Natacha Harry, présidente de la SPA : « Les adoptions d’animaux sont en hausse de 8 % »
Le 04/01/2014
La nouvelle présidente nationale de la SPA, association créée en 1846, lance un vaste plan de rénovation de ses refuges.
Natacha Harry est la nouvelle présidente nationale de la SPA “historique”. Vétérinaire de profession, la journaliste est chroniqueuse à Télématin, sur France 2, et réalise des reportages pour Equidia via sa société de production.
La Confédération des SPA veut saisir la justice. Les “frasques” (1) de la SPA historique font chuter les dons de 25 %. Qu’en pensez-vous ?
Pour gérer ses 56 refuges et ses 13 dispensaires, la SPA nationale a une gestion centralisée à Paris. Elle emploie 600 salariés. Environ 3 000 bénévoles actifs les aident à s’occuper chaque année de 40 000 animaux abandonnés, principalement des chiens et des chats. Ces 40 000 animaux restent en moyenne trois mois, même s’il y a de fortes disparités : en fonction de l’âge de l’animal, de sa couleur, etc., ils ont plus ou moins de chance d’être adoptés.
Ces “frasques” me font bondir : certes il y a eu deux rapports de la cour des comptes en 2002 et 2009. On a aussi beaucoup parlé des pratiques et des honoraires de l’administrateur judiciaire – je ne les cautionne pas – mais ils avaient été définis par le tribunal. C’est une réalité mais c’est du passé ! Un nouveau conseil d’administration (CA) a été élu le 22 juin dernier après le vote des 25 000 adhérents. Les neuf membres du CA, dont moi-même, sont tous bénévoles. Nous croyons au travail sur le terrain avec des gens qui ont la foi.
Quel est votre projet ?
Nous mettons en place une gestion rigoureuse. Le budget de fonctionnement est de 35 M€, alimenté en grande partie par les dons et surtout les legs. C’est stable parce que les donateurs ont confiance dans notre institution reconnue d’utilité publique. Heureusement, sinon la SPA serait en péril. On a parlé aussi d’un trésor de guerre. C’est vrai. Durant le mandat de l’administrateur judiciaire, une cinquantaine de millions d’euros ont été accumulés. Nous allons nous en servir pour un grand plan de rénovation de nos refuges. C’est une priorité absolue.
Et réfléchir au cours des six prochains mois à de nouvelles implantations. La SPA n’est pas présente de façon homogène sur le territoire. Nos refuges sont souvent situés dans des zones où des terrains ont été légués. Avec des déserts et des zones de fortes concentrations. Deux nouvelles implantations ont déjà été décidées : dans la Drôme et en Corse, qui n’avait rien. Pour les autres régions, dont le Languedoc-Roussillon, on verra cela dans les mois à venir.
Combien coûte un refuge ?
2 M€ pour un seul site. Sans compter le fonctionnement. C’est cher car ce sont des installations classées avec des normes rigoureuses.
Quels sont vos objectifs ?
Augmenter le nombre d’adoptions est une priorité. En prônant l’idée d’une adoption responsable. Que l’animal soit un membre de la famille. Depuis juillet, on note une hausse encourageante de 8 % des adoptions, soit plus de 1 000 animaux en plus des 29 000 qui ont été adoptés en 2013.
Et puis nous avons l’idée de créer un contrat de famille d’accueil. Pour les animaux trop âgés, trop malades. La SPA reste propriétaire de l’animal et subvient à ses besoins, notamment vétérinaires. Une centaine de chiens et chats pourront ainsi en bénéficier.
(1) Selon le Canard Enchaîné du 10 décembre, les 4 ans de tutelle, pourtant censés assainir la gestion de la SPA (présente dans le Gard, les P-O et l’Aude), ont été chaotiques : honoraires exorbitants, cabinets de conseil, gaspillages à gogo, etc.
Source : Midi Libre