L’obésité, un mal de chien

L’obésité, un mal de chien

Le 18/04/2014

Une étude britannique s’alarme du nombre d’animaux domestiques trop gros, en augmentation ces cinq dernières années. 45% des chiens et 40% des chats sont concernés.

Une friandise de temps à autre, un mode de vie trop sédentaire, une alimentation pas toujours équilibrée… Comme les humains, les animaux ont aussi leurs problèmes de poids. Ainsi, une étude britannique s’alarme de l’augmentation du nombre d’animaux obèses ces cinq dernières années, en particulier chez les chiens, comme le relate le Telegraph.

Selon cette étude, menée par l’Association des fabricants britanniques de nourriture animalière (PFMA, Pet food manufacturers’ association) − à partir des données récoltées chez un millier de propriétaires d’animaux domestiques et 200 vétérinaires − 45% des chiens sont désormais considérés comme obèses ou en surpoids. Ce taux atteint 40% chez les chats et 28% chez les lapins, cochons d’Inde et hamsters. Plus surprenant, 15% des oiseaux sont également concernés. Au total, 77% des vétérinaires interrogés considèrent que le phénomène s’est aggravé ces cinq dernières années.

L’Association pointe le rôle des propriétaires : 68 % d’entre eux ne respectent pas les conseils nutritionnels des professionnels. Un tiers donne à son petit compagnon des aliments destinés aux humains, trop riches et souvent inadaptés, tels que le chocolat. Pour étoffer son argumentaire, l’étude effectue des comparaisons parlantes : donner un biscuit à un chien équivaudrait à en donner deux à un humain, tandis qu’un morceau de fromage pour chat correspondrait à neuf pour un homme !

Maladies cardiovasculaires et diabète

Pour autant, il est une autre cause de l’épidémie que l’étude n’aborde pas, ayant été diligentée par le secteur agroalimentaire animalier : la qualité des aliments conçus pour eux. Comme pour les plats préparés destinés aux humains, ils seraient trop riches en sel, sucre, graisses et autres huiles. C’est en tout cas ce qu’assure un ancien professionnel du secteur, cité par le Telegraph, qui a passé au crible la composition des aliments pour chiens. Il en ressort notamment que certains «plats» à base de poulet ne contiendraient que 4% de volaille.

Autre cause identifiée : le manque d’exercice. A titre d’exemple, un lapin nain a besoin de se dépenser quatre heures par jour, contre une heure pour un chien.

«Un animal en surpoids, ce n’est pas “mignon”», avertit Zara Boland, vétérinaire, dans les colonnes de The Independant. «Il y a de véritables risques pour leur santé, comme pour celle des hommes», insiste-t-elle, citant les maladies cardiovasculaires ou encore le diabète.

Pour sensibiliser à cette question, l’Association des fabricants de nourriture animalière a lancé un hashtag sur Twitter (#getpetsfit), et une série d’outils en ligne pour savoir déceler l’obésité chez son animal. Par exemple, pour le lapin nain, un questionnaire permet de le situer : vu de haut, a-t-il plus ou moins la forme d’une poire ? Peut-on sentir ses côtes en le massant doucement ? Et sa colonne vertébrale ?

Guide de la taille des lapins nains publié par la PFMA.

Objectif : sensibiliser les propriétaires, notamment à la taille de portions raisonnables, mais aussi les vétérinaires et étudiants.

Peter Neville, membre du centre britannique d’éthologie appliquée, mettait ainsi en garde lors d’un colloque vétérinaire sur le sujet, le 9 avril : «C’est un instinct inné chez les mammifères de vouloir nourrir et soigner les plus jeunes. Nos animaux encouragent aussi ce besoin, mais cela peut également conduire à trop les alimenter. Aimer nos animaux de cette façon peut en réalité conduire à réduire leur espérance de vie. Ce n’est pas la bonne manière de les aimer».

Source : Libération

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