Lister les mauvais maîtres pour préserver les bêtes

Lister les mauvais maîtres pour préserver les bêtes

Le 07/04/2014

Un refuge pour chiens veut créer un registre national des candidats douteux à l’adoption d’animaux. Il pourrait notamment être consulté par les structures d’accueil.

Une faute?

«Un jour, une dame est venue abandonner son chien. Elle n’avait plus le temps de s’en occuper. En partant, elle nous a dit qu’elle partait chercher un yorkshire à Fribourg…» Patronne de l’Oasis des vétérans, à Vaulruz, Marina Tami n’en peut plus d’être confrontée à ce genre de cas. Cette passionnée de chiens a donc décidé de lancer un répertoire des mauvais adoptants. Il ne serait pas rendu public, mais il serait accessible aux refuges et aux associations de Suisse. «Je parle des cas de gens dangereux. Nous avons notre propre liste qui comporte environ 50 noms, mais il faut désormais que cela concerne tout le monde! Je ne comprends pas qu’il n’y ait rien de collectif…»

Classé confidentiel

Selon l’Office fédéral des affaires vétérinaires, il existe un registre des interdictions prononcées en Suisse qui peut être consulté par les services cantonaux spécialisés: «Pour des raisons de protection des données, les informations ne peuvent être transmises aux refuges et aux SPA.» Le projet de Marina Tami n’est pourtant pas voué à l’échec. Selon le préposé fédéral à la protection des données, vouloir éviter que des animaux ne tombent entre de mauvaises mains pourrait répondre aux critères fixés pour établir une liste noire. Mais l’accès aux données devrait être ­limité et clairement défini. Pas de registre, mais des garde-fous

Don obligatoire pour toute adoption (600 fr. pour un chien et 250 fr. pour un chat), questionnaire à remplir, contrôle et suivi des animaux placés, amende de 5000 fr. en cas de violation du contrat. A la SPA de Fribourg, on privilégie les garde-fous plutôt qu’une liste noire. «On préfère voir neuf personnes repartir sans animaux plutôt que de faire un mauvais placement», souligne Nathalie Genilloud, la présidente. Pour elle, c’est là la meil­leure solution pour parer à tout problème.

Présidente de la SPA neuchâteloise, Chantal Yerly ad­hè­re totalement au projet. Si les abris ont souvent leur propre liste, c’est loin d’être la panacée: «Je suis très, très strict­e, mais malgré tout, on peut se tromper… L’an dernier, on a placé sans le savoir un chien dans une famille qui avait déjà eu des problèmes avec les autorités cantonales.» C’est bien là tout le problème. Les maîtres épinglés par les vétérinaires cantonaux ne sont pas signalés aux refuges. Toute interdiction de détention vaut pourtant pour l’ensemble du territoire suisse.

«L’idéal serait que l’Etat fasse une liste qu’il alimente lui-même», analyse Stéphane Crausaz, de la SPA vaudoise. Selon lui, ce n’est pas aux refuges decompiler ces données, mais à «l’autorité qui a constaté et condamné l’infraction».

Source : 20 Minutes

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