Les intoxications du chat
Elles sont nombreuses et fréquentes et certaines peuvent être facilement évitées.
Quand suspecter une intoxication ?
Votre chat était en pleine forme et tout à coup rien ne va plus : vomissement, diarrhée, troubles nerveux, tremblements, démarche ébrieuse. Filez de suite chez le véto.
Votre chat depuis quelques temps n’est pas très en forme. Sa température est inférieure à 37°C, il présente des hémorragies (urines colorées en rouge, hématomes, muqueuses pâles etc…). Filez de suite chez le véto.
Que faire ?
Vous l’avez compris une suspicion d’intoxication doit vous faire consulter un vétérinaire immédiatement ! En effet le pronostic va dépendre de la dose reçue ou ingérée mais aussi de la précocité des soins administrés. Si vous avez dans l’idée de faire soigner votre chat, n’attendez pas.
Les produits souvent incriminés
Ils sont nombreux : les traitements anti parasitaires intempestifs qui se traduisent souvent par des troubles nerveux (tremblements, convulsions ou léthargie, voire coma). Attention aux traitements anti puces qui sont souvent composés de substances toxiques chez le chat notamment lorsqu’ils sont mal utilisés : le chef de file de ces molécules est la perméthrine, très utilisée dans les anti parasitaires pour chien mais hautement toxique sur les chats.
Les désherbants qui entraînent eux aussi des troubles nerveux, qui peuvent bloquer les reins, endommager les poumons etc… Les produits pour tuer les rongeurs : qui entraînent eux aussi des troubles nerveux mais le plus souvent ce sont des produits destinés à provoquer des hémorragies mortelles chez les rongeurs. Dans ce cas le chat se vide de son sang : en effet il ne coagule plus et se retrouve dans la situation de l’hémophile pour qui la moindre blessure ou choc représente un risque important. Le traitement fait appel à des injections de vitamines K1 dans la veine et à un traitement relai en comprimés pendant au moins 6 semaines voire plus. En tout cas le chat doit être surveillé pendant encore deux mois. La précocité du traitement augmente les chances de survie. Ces intoxications sont en effet toujours graves et le diagnostic au début de la maladie n’est pas facile.
Attention également chez le chat à l’auto médication : un comprimé de paracétamol (anti inflammatoire à usage humain) de 500 mg suffit à tuer un chat ! Donc pas d’anti inflammatoires humain pour les chats, c’est plus prudent.
Eviter une récidive
Eviter évidemment de répandre vous-même des toxiques accessibles à votre chat : lisez toujours les documentations concernant les traitements anti parasitaires. Dans le doute interrogez votre vétérinaire. Attention certains produits ne sont prévus que pour les chiens ; ne mélangez pas tout. Respectez les doses et le rythme d’administration.
Pour les anti coagulants, mettez les produits dans des endroits qui ne soient pas accessibles aux chats. En cas de malveillance, et si vous avez des preuves, vous pouvez agir auprès des associations de protection animale, auprès des services de police (plainte ). Interrogez les vétérinaires de votre secteur pour savoir si votre quartier ne fait pas l’objet d’un empoisonneur fou. Si vous n’avez aucune preuve, la marge de manoeuvre est mince…
Dr Philippe Bonarelli – Source : www.animols.com