Le «Goncourt des animaux» attribué à Akira Mizubayashi
Le 19/11/2013
Le prix littéraire 30 Millions d’amis a été remis ce mardi à l’écrivain japonais Akira Mizubayashi pour son roman «Mélodie – Chronique d’une passion»…
Ce ne sont pas des animaux qui ont voté mais des écrivains célèbres, tous amoureux de nos amies les bêtes: le jury du prix littéraire 30 Millions d’amis, composé entre autres de Michel Houellebecq, Didier Van Cauwelaert et Irène Frain, a couronné ce mardi l’écrivain japonais Akira Mizubayashi pour son roman Mélodie – Chronique d’une passion (ed. Gallimard).
Ce roman, «évocation de sa bien aimée golden retriever Mélodie», met en parallèle la mort du chien de l’auteur avec la mort de son père. Un pari risqué qui «ne choquera personne» confie Michel Houellebecq, membre du jury, à 20 Minutes: «Ces deux morts sont aussi importantes dans sa vie, estime l’écrivain. Le chapitre qui retrace la mort du chien est très émouvant, bien construit, ses phrases sont parfaites, je ne saurais pas vous dire pourquoi. Ça tombe juste, comme un accord tombe juste», juge l’auteur, qui a lui-même été très marqué par la mort de son chien.
L’animal vecteur d’émotion
Remis dans le salon «Goncourt» du restaurant Drouant à Paris, le prix littéraire 30 Millions d’amis n’est pas une lubie des défenseurs des animaux: Réha Hutin, présidente de la Fondation, explique que l’émission de télévision a toujours accueilli de grands écrivains dont les compagnons à poils ont inspiré la plume. «Bernard Pivot disait que «30 Millions d’amis» était l’autre émission littéraire avec «Apostrophes», raconte Réha Hutin. Et Françoise Sagan qu’elle a commencé à être reconnue dans la rue quand elle est passée dans «30 Millions d’amis»…»
La Fondation avait donc toute légitimité pour organiser un concours littéraire, dont les critères respectent les valeurs qu’elle défend: «La qualité littéraire prévaut dans le choix du jury, souligne Réha Hutin, mais je suis leur conscience de la protection animale car il faut que les livres sélectionnés donnent le bon message.» A l’image du chèque de mille euros attribué au lauréat qu’il devra reverser à l’association de protection des animaux de son choix, ce prix est tout aussi littéraire que militant. Mais les écrivains membres du jury veillent à ne pas tomber dans le simple documentaire animalier: «Pour moi, le choix du jury se fait sur deux critères: que le livre nous fasse découvrir le monde animal sous un angle original et sa qualité littéraire, commente Frédéric Lenoir, écrivain et membre du jury. Il faut que l’animal soit vecteur d’émotion et que cela touche le lecteur.»
Source : 20 Minutes