Le dégriffage du chat remis en question

Le dégriffage du chat remis en question

Le 21/01/2013

L'onyxectomie, communément appelée dégriffage, consiste en l'ablation des dernières phalanges des pattes des chats. C'est une pratique interdite dans la plupart des pays européens.

Plus près de chez nous, elle est seulement considérée comme une faute professionnelle par l'Association de médecine vétérinaire en Nouvelle-Écosse (depuis 2012), en Ontario, au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-Labrador, sur tout autre animal qu'un chat. Elle est même sanctionnée par un an de prison en Israël et par une amende de 40 000 $.

Une pratique répandue

Bien que l'Ordre des médecins vétérinaire du Québec l'ait identifiée comme non recommandée dans de nombreux communiqués, elle continue d'être pratiquée de manière légale à très grande échelle par les Québécois, pour des considérations purement pratiques.

«Si on ne sensibilise pas nos clients, 90 % d'entre eux nous demandent de dégriffer leur chat. On met beaucoup d'énergie à conscientiser les gens, mais ça reste encore la grande majorité. On a même créé des documents pour présenter les diverses options qui s'offrent pour éviter une telle opération, ce qui a pour résultat qu'une personne sur trois changera d'idée grâce à ça», explique Sarah Annie Guénette, médecin vétérinaire et propriétaire des hôpitaux vétérinaires Anima Plus.

De plus, il est dans l'instinct du chat d'utiliser ses griffes. Il suffit donc de le rediriger de manière à ce qu'il le fasse de manière contrôlée.

«Si le dégriffage doit malgré tout être effectué, on respecte un protocole strict antidouleur. Les risques entourant l'opération sont les mêmes que pour toute autre intervention aussi lourde que celle-ci. C'est l'équivalent de l'amputation d'un doigt chez l'homme. Alors, parfois après l'opération, une douleur fantôme peut se déclarer», précise la Dre Guénette.

Des alternatives

Plus recommandée, la ténectomie est une opération alternative qui ne convient pas à tous les propriétaires ni à tous les chats. Elle consiste à couper le petit tendon qui permettra au chat de sortir sa griffe. La guérison est beaucoup plus rapide que dans le cas du dégriffage, mais elle demande beaucoup d'attention.

«Le chat sort naturellement sa griffe de la petite gaine qui l'entoure pour la nettoyer régulièrement. Après une ténectomie, ce sera au propriétaire de le faire avec attention, car le chat ne pourra plus sortir lui-même sa griffe. Les bactéries qui s'y logent peuvent devenir une source de problèmes importants et il faudra couper avec beaucoup de soin les griffes de votre chat», explique la vétérinaire.

Autre alternative, cette fois très fortement encouragée par les vétérinaires: les Soft Paws. Elles permettront aux propriétaires d'apprendre à leur jeune chat à ne pas faire ses griffes n'importe où dans la maison.

«C'est la meilleure option chez le chaton. On va installer ces petits capuchons en plastique sur toutes les griffes avec de la colle [environ 35 $]. Le propriétaire pourra alors travailler à l'éduquer pour qu'il utilise par exemple un poteau à griffes. Le meilleur moyen de l'inciter à le faire est de le nourrir à cet endroit-là et d'en faire une véritable oasis féline!», dit-elle.

N'oubliez pas que si votre chat va dehors, il est indispensable qu'il ait des griffes pour se défendre ou même simplement pour grimper à un arbre. Tailler les griffes est aussi une bonne manière d'éviter les accidents à la maison.

Si l'interdiction du dégriffage est un enjeu important pour de nombreux amoureux des animaux, la coupe des oreilles et de la queue de certains chiens, s'effectuant uniquement sur des critères esthétiques, en est un tout aussi dramatique.

Source : LaPresse

Les consommateurs allemands prennent goût au bien-être animal
Namur: il est interdit de nourrir des animaux errants, même en hiver