Le chien cherche sa place dans les grandes villes, surtout à Paris
Le 13/04/2013
Motocrottes au garage, peu d'accès aux espaces verts, amendes… Dans les grandes villes françaises et surtout à Paris, le chien cherche sa place au côté de l'homme, déplorent les défenseurs des bêtes qui donneront de la voix le 8 juin à Paris pour "réhabiliter le chien citadin".
7,8 millions de Français ont un chien, recensait une étude Facco TNS Sofres de 2008. Près d'un tiers d'entre eux (30,5%) vivent en région parisienne. Ils n'ont aucun endroit pour gambader en liberté; de nombreux espaces verts leur sont interdits.
Selon un rapport de 2012 sur les espaces verts accessibles aux animaux domestiques à Paris, seuls 73 des 462 espaces offrent une zone ouverte aux chiens en laisse, souvent restreinte. Une exception: le parc de Bercy leur donne accès à une zone végétalisée. Mais aucun espace vert n'est accessible aux chiens sans laisse dans Paris intramuros.
"Aujourd'hui, c'est difficile d'avoir un chien à Paris. Il ne sont plus que 200.000 et il faut qu'ils retrouvent leur place au lieu d'être stigmatisés, surtout depuis la loi contre les molosses" de 2005 imposant notamment le port de la muselière, dit Christine d'Hauteville, porte-parole de "Mon chien dans la ville".
Vétérinaire à Maisons-Alfort (Val de Marne), Jean-Michel Michaux, ancien intervenant à la mairie de Paris, plaide "pour la présence du chien en ville pour le bien-être de l'homme".
"Les gens ont besoin d'avoir un compagnon et plus en ville qu'à la campagne, où un appartement sur deux est occupé par une personne seule ou une famille monoparentale. Or depuis une dizaine d'années, la population canine a diminué de moitié", regrette-t-il.
Il espère que Paris fera comme d'autres grandes villes comme New York, Londres, Francfort ou Berlin, où des espaces de détentes et de jeux sont réservés au meilleur ami de l'homme.
En attendant, les propriétaires français de chiens déplorent la multiplication des amendes…. et regrettent l'arrêt des célèbres motocrottes, remisées au garage en 2002.
Depuis, la mairie de Paris informe sur son site que "le non ramassage des déjections de son chien fait encourir à son maître une amende de 35 euros".
Si la règle est acceptée et la sanction modique, d'autres infractions paraissent démesurées aux yeux des maîtres.
Patricia Rérolle "a payé 420 euros pour avoir laissé courir son chien de berger en liberté sur la pelouse du Champ de Mars", s'indigne-t-elle.
Exception à la règlementation en vigueur: les chiens guides d'aveugle. Grâce à une loi de 2005, ils ont libre accès dans tous les lieux ouverts au public, sans muselière ni facturation supplémentaire.
Mais "en dépit de la loi, on recense de nombreux cas où les aveugles et leur chien rencontrent des difficultés d'accès dans les lieux publics", regrette Alexandre Cathelin, porte-parole de la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugles (FFAC).
Une enquête réalisée du 12 au 27 février 2013 (1.044 lieux et 119 maîtres chiens) révèle qu'une fois par semaine une personne déficiente visuelle accompagnée de son chien rencontre une difficulté d'accès dans les taxis, hôtels, cinémas, restaurants, commerces…
Source : AFP