La poule, animal de compagnie écolo
Le 13/07/2013
Voici trois mois que 62 familles de Lannion (Côtes-d’Armor) hébergent une poule. Un cadeau de la mairie d’abord perçu comme un gag, la distribution ayant été annoncée pour le 1er avril. « Il s’agissait de poser un acte symbolique pour la Semaine du développement durable, explique Anais Alasseur, chargée de l’opération.
Nous avons proposé d’adopter 40 poules mais, face aux plus de 500 candidatures, nous avons remonté le chiffre à une soixantaine. »
Une poule engloutissant jusqu’à 150 kg de déchets ménagers par an, la collectivité voulait montrer comment réduire le poids des poubelles et donc faire des économies. A ce jour, la promesse de ne pas passer l’animal à la casserole a été respectée et l’éleveuse, qui avait laissé son téléphone en cas de problème, n’a pas été recontactée.
Les volailles, de six races différentes, ont été octroyées par tirage au sort. « Tous les jours, elle nous fait son œuf blanc aux reflets bleus, s’amuse Pascal Le Quéré, chauffeur de bus. Cette couleur épate les gens qui passent à la maison et nous, on se régale de gâteaux aux œufs. J’ai toujours vu des poules chez ma mère et l’opération de la mairie a été l’occasion pour moi de franchir le pas. Pour ne pas la laisser seule, j’en ai même acheté une autre au marché. »
A la maison de retraite Sainte-Anne, la famille d’un des 106 résidents a également doublé le cheptel en faisant don d’un deuxième volatile. « Il a fallu organiser un vote pour leur choisir un nom, raconte la directrice, Catherine Toulouzan. Désormais, pour beaucoup de résidents, la journée commence par une visite dans le jardin à Galinette et Linette. »
Un rituel que ne manqueraient à aucun prix René, 81 ans, et Lydie, 75 ans. « On veille à ce qu’elles se portent bien et elles répondent lorsqu’on leur parle », sourit Lydie. Un frisson passe au souvenir du récent passage d’un renard. « La cage construite par les employés communaux est solide », se rassure René. La directrice se félicite : « La venue du renard a fait le tour des familles et de nombreux enfants ont pris des nouvelles de la santé des poules. En plus d’éliminer les épluchures, ça crée du lien ! »
Source : Le Parisien