Des zones de tranquillité pour protéger les animaux sauvages
Le 29/11/2013
Le Valais définit des zones de tranquillité pour l’hiver sur l’ensemble du territoire cantonal. Ces zones ont pour but de limiter les dérangements à la faune.
Le Valais a lancé vendredi une campagne pour limiter les dérangements des animaux sauvages durant l’hiver. Il a défini 142 zones de tranquillité recommandées dans lesquelles les amateurs de sports sont invités à respecter des règles simples.
La campagne valaisanne s’inscrit dans celle lancée au niveau fédéral et baptisée « Respecter, c’est protéger ». Pour l’occasion, les gardes-chasse du canton, main dans la main avec l’antenne valaisanne de la station ornithologique suisse et la Fédération valaisanne des sociétés de chasse, ont défini 142 zones de tranquillité sur l’ensemble du territoire, a expliqué Yvon Crettenand, biologiste au service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune.
Ces zones sont indiquées sur une carte interactive que le public peut trouver dès samedi sur le site internet de l’Etat du Valais puis sur celui de la Confédération. En cliquant sur une zone, l’intéressé découvre quatre règles simples à respecter pour éviter de stresser inutilement la faune durant la période sensible allant du 1er décembre au 14 avril.
Règles simples
Les adeptes de ski, de randonnées ou de raquettes sont priés de respecter les zones de tranquillité et les sites de protection, de suivre les itinéraires balisés ou les routes et chemins existants, d’éviter le ski et les randonnées en forêt, car c’est là que les animaux se retirent, et de tenir les chiens en laisse.
De plus, dans un premier temps, trois zones de tranquillité recommandées seront dotées de panneaux d’information indiquant les règles à observer et les périmètres à préserver. « Dans le futur, d’autres zones seront équipées en fonction des besoins », a précisé Yvon Crettenand.
Souffrance inutile
La forte augmentation de la pratique du « freeride » et des raquettes ces dernières années entraîne des problèmes de cohabitation avec la faune. Les dérangements contraignent les animaux à s’enfuir et à brûler inutilement une énergie si précieuse pour passer l’hiver.
Les conséquences sont importantes: une souffrance inutile, voire la mort pour certains animaux, des concentrations anormales de gibier dans un endroit alors que la nourriture est déjà maigre, l’augmentation des dommages en forêt ou l’abandon de territoires pour les espèces les plus sensibles comme le tétras-lyre.
Tétras-lyre apeurés
Une étude menée par l’université de Berne a montré en 2011 que les sports d’hiver exercent une pression importante sur les trois quarts de l’habitat des tétras-lyre en Valais. Les animaux sont apeurés et dépensent beaucoup d’énergie pour fuir et se cacher.
Les scientifiques ont photographié, via un petit avion, la lisière de la forêt le long de la vallée du Rhône et des vallées latérales. Les traces de skieurs, de randonneurs, de surfers et de tétras-lyre ont été reportées sur une carte.
Les chercheurs ont pu notamment déterminer où protéger des zones de repos pour les gallinacés de manière efficace. La carte valaisanne des zones de tranquillité recommandées s’en inspire.
Source: ATS