Animaux de compagnie. Pas toujours un cadeau
C’est une des idées cadeaux de Noël, souvent réclamée par les enfants : un petit animal. Les professionnels veulent mettre en garde les parents en leur rappelant les contraintes et le coût à l’année de la possession d’une telle boule de poils. Des données qu’il faut avoir bien en tête avant un achat impulsif pour Noël : un chien vit en moyenne 12 ans, un chat entre 10 et 15 ans et un lapin 10 ans. « Si l’animal n’est pas malade, il faut prévoir un budget annuel vétérinaire d’environ 450 euros et dépenser en nourriture environ 600 euros pour un chat et plus de 1.000 euros pour un chien », précise Céline Moussour, une vétérinaire. Pour résumer, un animal offert à Noël n’est pas toujours un cadeau. Acheter ou adopter un animal doit être un acte réfléchi, alertent les professionnels.
« Évaluer les contraintes »
Réclamées par les enfants, les peluches vivantes connaissent un boom des ventes à Noël, surtout les chats, chiens et rongeurs, selon Yves Denoyelle, secrétaire général du Prodaf (syndicat interprofessionnel des fabricants et des distributeurs de produits et d’animaux familiers). « Il y a un engouement pour acheter le chaton ou le chiot à la mode. Actuellement, le bouledogue, le chihuahua et le chat Bengal ont la cote », observe Céline Moussour, qui déconseille l’animal-cadeau également pour les adultes. Elle estime « qu’offrir un animal, comme une chose, c’est encore être dans le reflet que l’animal est un bien, un meuble. Ce n’est pas acceptable ! ». Même si elle juge « que la présence d’un animal pour l’enfant est fantastique car il le responsabilise », les parents doivent « évaluer avant tout les contraintes ». Pour Réha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis, « il faut combattre les achats et adoptions coup de coeur pour que les bêtes ne soient pas abandonnées trois mois plus tard ».
« Résister s’il le faut »
« À Noël, les enfants deviennent de plus en plus pressants. Mais il faut bien réfléchir et résister s’il le faut, estime-t-elle. Le chien de l’enfant, ce sont les parents qui le promèneront le soir en plein hiver ! » Elle déplore « la banalisation de l’abandon ». « Certains chiens sont abandonnés plusieurs fois. La pire des cruautés ! ». Toutefois, les défenseurs des animaux « espèrent » une prise de conscience grâce à la reconnaissance de l’animal en qualité d’êtres « vivants doués de sensibilité » dans le Code civil. Paradoxalement, on pourra aussi adopter un animal au Noël des animaux de la SPA (à Paris par exemple, les 13 et 14 décembre) : 150 euros pour un chien et 90 euros pour un chat, correspondant aux frais de tatouage, de vaccination et de stérilisation. « Notre week-end adoption juste avant Noël, ne vise pas à transformer nos animaux en cadeau de Noël mais que des familles s’offrent un animal en recherche d’un nouveau foyer », explique Natacha Harry, présidente de la SPA qui présentera 400 chiens et chats.
Source : Le Télégramme
