«Adopter un chien d’origine inconnue, c’est risqué»
Le 08/08/2013
Les autorités traquent les animaux non vaccinés et sans papiers. Certains peuvent être atteints de la rage. Une grave menace sanitaire.
«Amener chez soi un chien inconnu, c’est prendre un risque potentiel énorme», précise le vétérinaire adjoint du canton de Vaud.
Une Vaudoise qui avait revendu des chihuahuas étrangers à bas prix vient d’être condamnée devant un tribunal lausannois. Les animaux étaient dépourvus de papiers d’identité et n’avaient pas été immunisés contre les maladies (lire encadré). «Amener chez soi un chien inconnu, c’est prendre un risque potentiel énorme», assure François Caula, vétérinaire cantonal adjoint. Les autorités craignent par-dessus tout de voir la rage ressurgir dans nos régions.
Trafiquante punie
Une employée de banque quinquagénaire vient d’écoper de 1500 francs d’amende, auxquels s’ajoutent 1200 francs de frais de justice, à Lausanne. Elle avait vendu sept chihuahuas importés illégalement de Slovaquie. Ses intentions étaient claires dès le début: tirer profit des bêtes en les proposant à des prix inférieurs à ceux pratiqués par les éleveurs suisses. Très prisés – un chiot élevé et vacciné se négocie entre 1500 et 2500 fr. en Suisse –, les animaux n’avaient pas de papiers et n’avaient pas été vaccinés. Les acheteurs n’ont pas pu être identifiés.
«Les importations viennent beaucoup des pays de l’Est, où la rage n’est pas éradiquée. Les chiots ne subissent pas les vaccins préventifs que les éleveurs pratiquent en Suisse, poursuit François Caula, qui ne dispose pas de chiffres concernant le phénomène. Les petits sont retirés trop tôt à leur mère et n’ont pas été sociabilisés. Nous en trouvons dans un état déplorable. Ils sont placés en quarantaine une centaine de jours. Et ceux que nous découvrons ne sont que la pointe de l’iceberg.»
Le dernier cas de chien atteint de rage introduit clandestinement dans le canton remonte à 2003. Il provenait d’Afrique du Nord. S’il n’y a pas eu de cas depuis, ni dans la faune sauvage ni chez les animaux de compagnie, le risque n’est pas inexistant pour autant. «Lorsque l’animal importé a un comportement étrange, nous avons le devoir de l’euthanasier, car la rage n’est visible que dans le cerveau de l’animal mort. Nous procédons ainsi une ou deux fois par an.»
Source : 20 Minutes