A 80 ans, Brigitte Bardot défend toujours les animaux
L’Express – 25/09/2014
Dans un entretien accordé à l’AFP, l’actrice française Brigitte Bardot revient sur son combat pour la défense des animaux et l’importance de la pérennité de sa Fondation.
La retraite, Brigitte Bardot -qui fêtera ses 80 ans dimanche-, ne veut pas en entendre parler. Dans un entretien accordé à l’agence de presse AFP, l’actrice française qui vit aujourd’hui dans sa résidence de St Tropez, la Madrague, est revenue sur l’importance de sa Fondation et son combat pour la défense des animaux.
« Il ne faut pas être passif dans la vie »
Les journées de l’icône du cinéma français des années 1950-1960 sont bien remplies. Fondatrice en 1986 et présidente de sa Fondation, « elle supervise tout ». « Je suis combattive, rentre dans le choux des gens et j’apprends à mon équipe à en faire autant. Il ne faut pas être passif dans la vie. Il faut servir à quelque chose! », a déclaré BB. Et il ne faut pas aborder le sujet de la retraite avec l’actrice de Et Dieu créa la femme. « C’est une horreur. On s’emmerde, a-t-elle lancé. C’est pour cela que les gens meurent d’ennui », a-t-elle ajouté.
« Vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi! »
Brigitte Bardot contacte tous les jours par mail, fax ou téléphone sa Fondation. « La Fondation, c’est ma vie, a-t-elle lancé. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi! Et quand je ne serai plus là, ma fondation continuera, j’ai fait le nécessaire pour qu’elle soit millénaire », a-t-elle précisé.
Elle bataille depuis plus de 40 ans pour la cause des animaux et fait de l’abolition de l’abattage rituel et de la fermeture des abattoirs de chevaux ses deux combats prioritaires. « Si je devais m’en aller dans un autre monde avant d’avoir le bonheur de réussir ces deux changements, j’estimerais que j’ai raté ma vie. C’est ma prière! », a-t-elle confié. « J’ai demandé officiellement au président de la République, François Hollande, de me faire ce cadeau pour mes 80 ans », a-elle expliqué.
Depuis qu’elle a abandonné le 7e art, BB mène aussi un combat acharné contre la souffrance animale, notamment les abattages rituels halal et casher en France, « une horreur sans nom » d’après elle. « Nous sommes un pays laïc et nous n’avons pas à nous plier à des coutumes religieuses barbares! », a lancé celle qui avait apporté son soutien à Marine Le Pen à la dernière présidentielle.
Deux vies réussies
Autre objectif pour la comédienne de Le Mépris , la fermeture des abattoirs de chevaux qui doit passer par le changement de statut du cheval, d’animal de rente -ce qu’il est actuellement dans le Code civil- à celui de compagnie. « Nous sommes un des rares pays au monde avec la Belgique et l’Italie à manger du cheval », s’est-elle indignée, déplorant « que la proposition de loi déposée par le député Nicolas Dupont-Aignan en juin 2013 visant à changer le statut du cheval soit restée dans les oubliettes ».
Brigitte Bardot mène aussi un combat urgent: la défense des éléphants d’Afrique menacés de disparition à cause du braconnage. « Les braconniers ont des armes de pointe et déciment des troupeaux entiers, les mères et leurs petits a-t-elle regretté. J’ai parlé à François Hollande en août dernier pour que les troupes basées au Tchad et au Mali soient équipées de voitures pour venir en aide aux rangers », a ajouté celle qui était sur France 2 mardi 23 septembre 2014 au côté de Laurent Delahousse dans Un jour, une histoire. Quant à la corrida, le sex-symbol des années 60 juge que « faire un spectacle de mort et de sang en procurant de la jouissance aux spectateurs est scandaleux ».
Le cinéma, l’ancienne actrice, qui a tourné dans une cinquantaine de films, dit ne pas y penser mais « remercie dieu d’avoir eu la chance de réussir dans ses deux vies ». « Ma première vie m’a permis de réussir dans l’autre, a-t-elle expliqué. Si je n’avais pas été Brigitte Bardot et connue dans le monde entier, je n’aurais jamais pu faire une dixième de ce que je fais pour les bêtes », a reconnu » l’amoureuse des bêtes ». Dans un pays où un foyer sur deux possède au moins un animal de compagnie, BB regrette que « le bien-être animal ne soit pas pris en compte par les politiques ». « Le sort des animaux, c’est la 100e roue du carrosse!, a-t-elle déclaré. Toutes les propositions de loi passent à l’Assemblée mais rien n’aboutit. Ces imbéciles, dont les sondages sont extrêmement bas, ne se rendent pas compte que leur image changerait s’ils faisaient quelque chose pour les animaux », a conclu Brigitte Bardot, bien déterminée à poursuivre ses combats.