Tout ce que vous ignorez que les animaux pensent
Le 28/08/2014
Ne demandez pas à un animal de faire de la musique ou d’effectuer un calcul mental, mais n’imaginez pas pour autant qu’ils sont bêtes à manger du foin.
Si l’on en croit « The Animal Mind » de Jeffrey Kluger, qui consigne dans un livre toutes les découvertes de la décennie sur la question, l’esprit des animaux est bien plus riche et complexe que ce que nous imaginons souvent.
« Les hommes ont toujours eu une relation ambiguë avec les millions d’espèces avec qui ils partagent la planète. Ces espèces nous fascinent, nous éblouissent. Les animaux sont en effet parfois absolument magnifiques: les couleurs explosives du plumage d’un oiseau du paradis, les variétés hallucinantes de poissons dans la barrière de corail, les taches et la constitution majestueuse de la girafe.
Même les animaux quelconques ou laids – pensez à la nudité du cuir d’un rhino ou d’un éléphant – ont une certaine solidité et un équilibre impressionnants. Et à voir certains jouer – le dauphin ou le rapace plongeant soudain – on voudrait un instant être à leur place. Mais on se reprend aussi vite car nous avons beau admirer les animaux, nous les prenons également en pitié. Leur ignorance, leur inconscience, et leur brève vie de sauvages. C’est dans notre intérêt de les voir ainsi car nous les utilisons: pour transporter des choses (…), nous divertir dans les zoos ou les cirques mais surtout pour nous nourrir de leurs oeufs, leur lait et leur chair », voilà le triste mais réel constat que fait d’entrée l’auteur dans son ouvrage.
La corneille qui réussissait des tests de mémoire
Mais ce raisonnement facile et déculpabilisant de la « stupidité » de l’animal est de plus en plus décrédibilisé à chaque recherche scientifique. En effet, plus les chercheurs se penchent sur l’esprit de l’animal, plus ils y constatent des traits que l’homme pense avoir seul, à savoir une certaine richesse d’esprit, de la joie, de la nuance, des pensées. Saviez-vous par exemple que les perroquets ne font pas qu’imiter les mots mais les comprennent et les assemblent pour former des phrases? Que les gorilles et les bonobos expriment des idées en langage des signes ou en pictogrammes? Que les corneilles façonnent des outils, retiennent les endroits où s’alimenter et s’adaptent socialement au reste du groupe? Qu’elles réussissent des tests de mémoire, comme retenir une figure géométrique et la montrer quand elles ont le choix entre plusieurs?
Esprit d’équipe, entraide, amitié
Que les lions s’unissent pour élaborer des plans de chasse? Que les dauphins et les éléphants ont des cris propres qui leur servent de prénoms et des « normes culturelles » par lesquelles ils font leur deuil ou s’occupent de leurs petits-enfants? Que les hyènes ont un système de sociétés complexes, voire politiques? Que les abeilles et les fourmis travaillent dans de véritables usines pensées et structurées? Sans compter les espèces qui ne se ressemblent pas mais qui sont unies par leur amitié insolite: singes et chiens, moutons et éléphants, chats et corneilles… Comment expliquer toutes ces facultés si les animaux sont incapables de vraiment penser, éprouver, ressentir, exprimer?
Inquiétude, stress et bonheur
Les animaux, de nombreuses recherches l’attestent, sont capables de réfléchir, d’éprouver de la félicité, de se faire du souci et bien plus encore. Pas autant que nous dans de nombreux domaines, c’est un fait, et certaines espèces plus que d’autres. Mais chacune de ces espèces a un esprit capable de bien plus que ce que nous ne voulons bien admettre. Le livre a vocation à faire changer les mentalités.
Source : 7sur7