Peut-on soigner son animal de compagnie avec de la marijuana ?

Peut-on soigner son animal de compagnie avec de la marijuana ?

Le 11/05/2015

L’usage de la marijuana à des fins thérapeutiques serait en pleine expansion chez les animaux domestiques. Révolution médicale ou simple nuage de fumée ?

Laura Bugni-Daniel habite Los Angeles et aime son chien. À tel point que début 2013, quand ce dernier tombe malade, elle n’hésite pas à lui administrer un remède, certes illégal, mais dont les vertus prometteuses sont néanmoins vantées par son entourage et certains vétérinaires . « Mon bulldog passait ses journées à dormir et vomir, en alternance.

Je lui ai alors fait manger un morceau de gâteau au cannabis. Depuis il a repris goût à la vie et court de nouveau comme un jeune chiot ». Aujourd’hui, Laura est membre d’un mouvement californien qui réclame la légalisation de la marijuana pour les animaux domestiques. Et ce n’est nullement un cas isolé.

Dans le Nevada (ouest des États-Unis), par exemple, une pétition, signée par plus de 100 000 personnes a poussé le législateur à débattre d’un projet de loi qui autoriserait les vétérinaires à prescrire Marijane à leurs « patients », essentiellement les chiens et les chats. De la pure folie ?

« Le secret le mieux gardé de la médecine animale »

Connu pour ses effets relaxants, analgésiques et antiémétiques sur l’homme, le cannabis aurait également son petit effet bénéfique sur l’organisme animal. « Nous l’utilisons presque aussi souvent si ce n’est pas plus pour les chats, pour stimuler l’appétit. Les chats sont exigeants en matière de nourriture, surtout quand ils sont malades », explique ainsi Doug Kramer, un vétérinaire américain précurseur en la matière.

« Il semble que la marijuana soit le secret le mieux gardé dans le monde de la médecine animale, pour la gestion de la douleur et de l’anxiété », s’avance par ailleurs un usager convaincu. »Je l’ai utilisée, à l’origine, pour mon chat Robbie, qui avait des problèmes d’anxiété et la vessie enflammés. Et ça marche ! Robbie a eu des problèmes pendant un an, mais maintenant, ils ont tous disparu. »

La Tétrahydrocannabinol (THC), principale substance chimique du cannabis, retarderait également l’apparition de plusieurs symptômes dus au vieillissement, comme la fatigue. Un produit miracle ?

Aucun fondement légal

Actuellement, aucune étude ne permet d’appuyer l’hypothèse d’une quelconque « révolution » dans le domaine de la médecine animale. Au contraire. En 2012, une enquête d’un journal pour vétérinaires révélait que le nombre de chiens emmenés aux urgences pour surdose de marijuana avait quintuplé depuis 2007.

S’il arrive que la consommation soit accidentelle (inhalation de fumée, etc.), elle est la plupart du temps provoquée par les propriétaires. Le problème, c’est qu’en plus d’être illégale (et, donc, absolument pas encadrée), cette pratique n’a aucun fondement « officiel ». Chacun agit comme il l’entend, sans avoir connaissance, notamment, de la dose à ne jamais dépasser ou des effets indésirables qu’encourt son compagnon poilu, telles la salivation, la dilatation des pupilles ou l’augmentation du rythme cardiaque.

Pour autant, aucune théorie, positive ou négative, ne sort encore du lot, « car il faudrait une décennie pour réaliser les essais nécessaires à la compréhension totale du phénomène », éclaire le docteur Doug Kramer, pour qui « il serait inacceptable d’attendre aussi longtemps » avant de généraliser le « médicament », eu égard « à tous ses animaux qui, d’ici-là, mourront sans qu’on ait pu les aider ou abréger leurs souffrances. »

Qu’il se rassure : l’industrie pharmaceutique ne compte pas patienter 10 ans avant de s’emparer du marché. Début mai, deux entreprises américaines, True Leaf Medicine International et Wodema Industries, ont annoncé avoir conclu un accord en vue de « la production de compléments alimentaires et friandises exclusifs à base de cannabis pour animaux de compagnie. »

Source : Le Vif

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