Les chiens, et les maîtres, n’ont qu’à bien se tenir

Les chiens, et les maîtres, n’ont qu’à bien se tenir

Le 10/04/2012

La réglementation est précisée dans un arrêté municipal pris il y a un mois. La Ville dit ne pas vouloir stigmatiser la population en errance. Et pourtant….

En cas de troubles manifestes à la sécurité et à l'ordre public, les maîtres ou gardiens de chiens pourront être sanctionnés. Leurs animaux pourraient même être confisqués.

En cas de troubles manifestes à la sécurité et à l'ordre public, les maîtres ou gardiens de chiens pourront être sanctionnés. Leurs animaux pourraient même être confisqués.

Désormais les choses sont claires. Suivant l'arrêté municipal en vigueur depuis un mois, « les chiens circulant sur la voie publique et dans les lieux publics, même accompagnés, doivent obligatoirement être tenus en laisse ». Selon le même document, le non-respect de cette obligation pourra se traduire par une verbalisation – une contravention identique à celle prévue pour les déjections canines, à 38 euros (lire par ailleurs). Si un danger manifeste est constaté, les policiers sont également habilités à confisquer l'animal et à le confier à la SPA de Saint-Pierre-du-Mont.

Ce texte à la portée très claire a-t-il été adopté pour lutter contre le problème des regroupements de populations en errance sur des places bien identifiées de la ville ? L'adjoint en charge de la tranquillité publique, de la prévention et de la police municipale s'en défend. Farid Heba répond ainsi que « l'arrêté s'applique à tout le monde » et qu'« il ne s'agit absolument pas de stigmatiser la population errante ». Et le même d'insister : « Il ne s'agit en aucun cas d'un arrêté anti-mendicité, arrêté qu'il n'est pas question de prendre à Mont-de-Marsan. »

Deux des huit articles de l'arrêté municipal déposé le 12 mars à la préfecture concernent le problème sans cesse soulevé des déjections canines. Le texte fixe les obligations et les tolérances qui s'appliquent aux maîtres ou gardiens de chiens. On y apprend principalement que « l'utilisation des caniveaux est tolérée », « à l'exception des parties se trouvant à l'intérieur des passages pour piétons et au droit des emplacements d'arrêt des véhicules de transport en commun ».

Suivant une logique selon laquelle toutes « les éventuelles déjections canines accomplies hors des caniveaux devront être ramassées par le détenteur de l'animal », chaque contrevenant s'expose à une amende de 38 euros.

À la connaissance de l'adjoint au maire en charge notamment de l'hygiène publique, aucune contravention de ce type n'a pour l'instant été dressée. Dommage penseront certains. « La propreté de la ville est l'une des premières attentes des Montois. Pour l'instant, cela reste de simples rappels à la loi mais s'il le faut vraiment, on verbalisera », développe Farid Heba.

Dans les faits, c'est moins sûr. Les inquiétudes et troubles à l'ordre public engendrés par des rassemblements jugés intempestifs sont dénoncés depuis des mois par les commerçants et les riverains. L'augmentation des plaintes enregistrées en mairie et l'importante et répétitive charge de travail supportée par les policiers montois ont poussé la mairie, sans doute à juste titre, à aller plus loin dans sa « mission de prévention et de protection des administrés contre les chiens potentiellement dangereux ».
Les regroupements interdits

Les articles 1 et 2 de l'arrêté ne se cantonnent d'ailleurs pas à la simple interdiction de divagation des animaux domestiques. Au nom de la prévention des atteintes aux personnes et aux biens, ils précisent des lieux et des heures auxquels « tout regroupement de chiens en compagnie de leurs maîtres est interdit ».

La nouvelle réglementation s'applique ainsi tout particulièrement de 9 heures à 23 heures sur l'avenue Léon-Gambetta et sur les places Saint-Roch, Charles-de-Gaulle etdu Général-Leclerc. Une seule exception est prévue : « Par mesure dérogatoire, les chiens d'utilité accompagnant les personnes handicapées pourront, à l'intérieur des jardins publics, circuler sans laisse à condition qu'ils restent à proximité de leur maître et qu'ils ne fassent preuve d'aucune agressivité tant à l'égard des personnes que des autres animaux. »

Assumé ou non, le texte concerne en premier lieu les « zonards » tels que se reconnaissent Bébert et Bastos. Les derniers PV sont tombés il y a quelques jours. Avec, en prime, une information sur la réglementation. « Que ce soit pour la consommation d'alcool ou pour les chiens c'est tout simplement la chasse, raconte Bastos. On est ballottés à droite à gauche mais, au final, où voulez-vous qu'on se mette ? Pour moi, c'est simplement un cache-misère… » « C'est la merde, un véritable harcèlement », décrit plus crûment Bébert.

Un objectif de prévention

Sous le porche d'entrée du parking Saint-Roch, la chienne de Bastos, Vinette, est en laisse. Celle de Bébert, Boulette, vit sa vie sans attache. « Cela fait dix ans que je l'ai, elle n'a jamais été en laisse, et il n'y a jamais eu un seul problème. Ici tout le monde l'appelle Lassie, elle est adorable, même les bouts de chou viennent la caresser », rapporte Bébert. Bien décidés à continuer à vivre leur vie comme ils l'entendent, avec leurs animaux bien sûr, Bébert et Bastos « comprennent » pourtant la démarche de la ville. « Nous faisons de la résistance mais c'est la même chose partout en France, reconnaît même Bébert. Maintenant, s'ils veulent confisquer mon chien, je préviens, je casse tout ! Ce qu'il faut comprendre c'est que ce n'est pas qu'un chien, c'est mon pote, mon frangin, mon bébé… »

Présenté par Farid Heba comme « un outil mis à la disposition des policiers pour assurer leur mission de proximité », l'arrêté municipal porterait déjà certains fruits du côté de la place Saint-Roch. D'après un rapide sondage, les commerçants observeraient « moins de gros groupes qu'auparavant ».

La municipalité y voit un signe encourageant avant l'arrivée des beaux jours. Farid Heba de conclure : « Nous espérons avant tout que le texte aura un rôle préventif. »

Source : Sud Ouest

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