Le vent et le froid, ennemis des flamants roses

Le vent et le froid, ennemis des flamants roses

Le 09/02/2012

Le vent et le froid qui sévissent sur les bords de la Méditerranée dans l'Aude, déciment les flamants roses, qui succombent à l'épuisement ou meurent les pattes prises dans la glace, ont indiqué différents acteurs venus à leur secours mercredi.

Pas moins de 55 flamants roses ont été ramassés morts mercredi dans les zones humides autour de Gruissan, localité proche de Narbonne et de la Méditerranée, indique le major Gérard Azibert, à la tête des pompiers locaux.
 
Encore les pompiers, les employés municipaux et les membres des organisations de chasse qui ont fait le tour des étangs et des salins n'ont-ils ramassé que les échassiers qui étaient accessibles, a-t-il dit. "Il faut peut-être multiplier par trois (le chiffre de 55) pour être proche de la réalité" des flamants tués par le froid, dit-il.
 
"On a un vent à 90 km/h, il fait moins sept degrés – ce qui est très rare ici -, mais le froid ressenti doit être à moins 17, les étangs et les plans d'eau de la commune sont gelés", a expliqué Roger Lopez, adjoint au maire. Les flamants se laissent prendre les pattes dans la glace, les brisent en essayant de se libérer, ou, en dehors de cela, meurent de froid et de fatigue, dit-il.
 
Leur venir en aide est malaisé parce que les échassiers, quand ils ont encore assez d'énergie, ne se laissent pas approcher.
 
Les pompiers de Gruissan en ont quand même récupéré neuf vivants, dont huit ont survécu et se rétablissaient dans un enclos spécialement construit pour eux dans la caserne, dans un coin du hangar aux camions. Un peu pris de court par le régime alimentaire des flamants roses qui se nourrissent de microcrustacés pas faciles à trouver, les pompiers ont fini par se procurer des granules spécialement conçus pour les échassiers.
 
Autre difficulté à surmonter : rétablir la circulation sanguine dans les pattes des plus faibles, faute de quoi ils seraient morts.
 
A l'aide de tissus, les pompiers leur ont fabriqué des culottes laissant passer les pattes et permettant de les suspendre pour les maintenir en position verticale malgré leur faiblesse, a raconté le major Azibert.
 
Ces survivants pourraient être transportés jeudi au parc ornithologique de Pont de Gau, en Camargue, a-t-il dit.
 
C'est de Camargue que viendraient une grande partie des flamants roses de Gruissan.
 
Toutefois, s'est étonné l'adjoint au maire, certains des oiseaux ramassés mercredi portaient des bagues d'Espagne, d'Italie et même d'une grande institution parisienne d'histoire naturelle.
 
Il chiffre à quelques centaines les flamants roses installés dans les zones humides de la commune.
 
Trois cents autres, originaires du Chili et de Cuba, vivent dans la réserve africaine de Sigean, de l'autre côté des étangs. La réserve a dit ne pas avoir à déplorer de pertes dans sa population de flamants roses, qui se sont mis au sec d'eux-mêmes.
 
Elle a installé pour eux des branchages en guise de coupe-vent, de même qu'elle a pris des dispositions pour le reste de ses 3.800 animaux. Les soignants gardent au chaud les éléphants, les chimpanzés, les rhinocéros, les lions et les girafes. Ils distribuent davantage de nourriture et veillent constamment à briser la glace des abreuvoirs pour que les animaux puissent boire, a dit un porte-parole.

Source : RTL

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