Le Sida du chat (FIV), une maladie mortelle
Le 10/04/2015
Il touche les chats, les jaguars, panthères et autres félins. Au total, on estime qu’environ 15% des félins seraient atteints du syndrome de l’immunodéficience féline, une maladie incurable et mortelle.
SIMILITUDES. L’humain a le VIH (Virus d’immunodéficience humain) et le chat a le FIV (Virus de l’immunodéficience féline). La parenté entre les virus est si ancienne que le FIV ne peut infecter l’homme et le VIH le chat, ils partagent cependant un fonctionnement commun. Tous deux sont indirectement mortels car ils affaiblissent le système immunitaire, tant et si bien que des maladies bénignes deviennent potentiellement fatales pour les porteurs du virus.
Le FIV touche environ un million de chats en France. Principalement des individus errants de sexe mâle. La maladie est en effet transmise par la salive et les félins mâles ont fortement tendance à défendre leur territoire à coup de griffes et de dents et donc à être infectés lors des affrontements. La maladie a d’autres voies de transmission : celle de la mère à ses petits (transmission transplacentaire), la contamination par voie sanguine (transfusion), et, de manière anecdotique, celle par voie sexuelle.
Des symptômes discrets
Détecter la présence du virus chez l’animal est complexe. « Il n’y a pas de symptômes particuliers car il s’agit d’une immunosuppression. Le chat présente les symptômes d’autres maladies, généralement des infections à répétitions. » explique le docteur Carine Pinhas, vétérinaire à la clinique Devienne Bobard Pinhas. 4 à 6 semaines après l’infection, on constate un amaigrissement, une légère fièvre, de la fatigue et un gonflement des ganglions pendant environ un mois. Puis, plus rien, le chat ne présente aucun symptôme et entre dans une phase dite « asymptomatique » qui peut durer jusqu’à plusieurs années. Là encore, difficile d’envisager que son chat est malade et contagieux.
Enfin, le virus se réveille après la période d’inactivité précédente et détruit les défenses immunitaires (globules blancs) du chat. Celui-ci va alors être contaminé par des maladies « opportunistes », des pathologies auparavant peu dangereuses qui, à cause de l’affaiblissement immunitaire du félin, prendront une bien plus grande ampleur : inflammations des gencives, des yeux, vomissements, diarrhées, infections respiratoires… Le développement de ces affections est caractéristique de la phase terminale de la maladie. L’animal n’a alors plus que quelques mois à vivre.
Un dépistage rapide
Si vous avez un soupçon concernant la possible infection de votre animal, il convient de faire un test de détection du virus chez le vétérinaire. « Le fonctionnement est similaire au test de grossesse : on met un peu de sang sur un réactif et le test affiche le résultat sous forme de barres et de ronds en quelques minutes » décrit le Dr Pinhas. Il faut cependant éviter de faire ce test avant 3/4 mois pour les chatons, qui portent encore les anticorps de leur mère, et refaire le test s’il est positif, un mois après le premier pour s’assurer de la fiabilité du résultat. En effet, après l’infection, il faut 3 à 4 semaines pour que le virus se multiplie et devienne détectable. Des examens plus poussés peuvent être demandés, dont la PCR.
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Le FIV étant incurable, le traitement consiste surtout à traiter les maladies opportunistes qu’il développe par des antibiotiques, antidouleurs et anti-inflammatoires. Pour l’instant, aucun vaccin n’a vraiment prouvé son efficacité, bien qu’aux Etats-Unis l’un d’eux soit commercialisé. La meilleure des solutions reste donc la prévention. « Stériliser son chat est une bonne solution. On peut aussi le rentrer la nuit, quand la plupart des bagarres ont lieu » précise la vétérinaire. Les chats atteints du FIV peuvent cohabiter avec les autres chats si ceux-ci ne sont pas bagarreurs.
Source : Sciences et Avenir