Le plaidoyer pour les animaux de Matthieu Ricard, biologiste et moine bouddhiste
Le 12/10/2014
Matthieu Ricard, un biologiste français et moine bouddhiste, expose point par point, dans son dernier ouvrage, ses arguments pour défendre les animaux de toute exploitation humaine.
LIVRE. Dans la lignée de son best-seller Plaidoyer pour l’altruisme, Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en biologie moléculaire, invite à étendre notre bienveillance à l’ensemble des êtres sensibles dans son nouvel ouvrage Plaidoyer pour les animaux, en librairie depuis jeudi 9 octobre.
La bienveillance pour tous
Un argumentaire amenant à réfléchir sur la dichotomie qui s’opère en chacun de nous (végans exceptés) : nous aimons les animaux, mais nous les tuons et les mangeons aussi. Ainsi, à l’heure où le statut des animaux de compagnie est passé de « biens meubles » à « êtres doués de sensibilité », 60 milliards d’animaux terrestres et 1000 milliards d’animaux marins meurent chaque année pour notre consommation. Un véritable « zoocide », néologisme créé par l’auteur.
Ces tueries de masse et leur corollaire – la surconsommation de viande dans les pays riches – sont une folie globale : elles entretiennent la faim dans le monde, accroissent les déséquilibres écologiques et sont nocives pour la santé humaine », Matthieu Ricard, auteur de Plaidoyer pour les animaux.
L’homme mange de la viande depuis toujours ? Pour l’auteur, l’argument historique ne tient pas : « il était aussi parfois cannibale, et nous n’en déduisons pourtant pas qu’il est acceptable d’être cannibale aujourd’hui ». Pas plus que celui au nom de la tradition, puisque certaines civilisations, comme les Aztèques, sacrifiaient des humains, par tradition cultuelle. L’auteur ne s’intéresse pas seulement à la question du régime alimentaire et à ses pendants. Élevage industriel, jugements moraux, dilemme de l’expérimentation animale, vivisection, trafic de la faune sauvage, objet de divertissement ; tout est passé au crible.
Son engagement dans la lutte contre l’élevage intensif, notamment des lapins de la filière viande qui vivent dans des conditions faisant frémir, est visible sur le site de l’association L214, une organisation de défense des animaux de consommation.
Pour finir, Matthieu Ricard se défend de tout jugement : « loin d’accabler quiconque, mon but est d’inspirer et de partager les connaissances scientifiques qui devraient nous amener à transformer nos comportements et nos mentalités dans toutes les formes de relations que nous entretenons avec les animaux ».
Source : Sciences et Avenir