Le Goncourt des animaux décerné à Gilles Lapouge
Le 26/11/2014
Le Goncourt des animaux a été décerné mardi à l’unanimité à L’Âne et l’Abeille de Gilles Lapouge (Albin Michel), roman dans lequel l’hyménoptère et le mammifère défient les lois fondamentales de la sexualité en s’accouplant avec une autre espèce. Organisé par 30 Millions d’amis, le prix a été remis au lauréat chez Drouant, le restaurant parisien où sont proclamés chaque année, début novembre, le Goncourt et le Renaudot.
«Ce n’est pas le prix littéraire que je convoite le plus, mais celui qui me touche le plus», a confié à l’AFP Gilles Lapouge qui signe son premier ouvrage sur les bêtes. «L’Âne et l’Abeille, c’est une fable que La Fontaine a oublié d’écrire!», poursuit l’auteur. «Tous deux font partie des rares animaux, y compris l’homme, qui ont le droit de faire l’amour avec quelqu’un qui n’est pas de leur famille», s’amuse-t-il. «L’âne s’accouple avec la jument, ce qui donne le mulet. L’abeille fait l’amour aux fleurs qui ont une panoplie de coquetteries pour les attirer».
«Dans ce livre, il y a une ironie, une tendresse pour le genre animal. Beaucoup d’érudition mais traitée de façon légère. On s’instruit sans peine», a estimé le juré Michel Houellebecq. Un autre membre du jury, Frédéric Lenoir, a salué «un texte littéraire admirable».
Outre le Prix littéraire 30 Millions d’amis, un prix spécial Essai a distingué Barbara J. King pour Le Chagrin des animaux (De Fallois). Ce livre traite de la protection animale, «il raconte comment les éléphants éprouvent chagrin et amour […], ce qui peut permettre à des gens de plus en plus nombreux d’être sensibles à la souffrance des animaux», a expliqué Frédéric Lenoir. Le livre de Barbara J. King «prouve de manière scientifique que l’animal est un être sensible», a renchéri Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.
Le lauréat du Goncourt des animaux a reçu de la Fondation un chèque de 1000 euros, dont il devra reverser l’intégralité à une association de protection animale. Quatorze auteurs étaient en lice pour ce prix qui récompense un roman ou un essai où l’animal est présent sans être forcément le sujet principal. En 2013, il avait couronné le Japonais Akira Mizuabyashi pour Mélodie (Gallimard).
Source : Le Figaro