Le Conseil d’État restreint la liste des animaux nuisibles
Le 07/08/2014
La haute juridiction administrative s’est en partie opposée à un arrêté de 2012 du ministère de l’écologie qui dresse, pour chaque département, une liste d’animaux indésirables.
Le Conseil d’État a jugé dans un arrêté daté du mercredi 30 juillet que la classification comme « nuisibles » d’animaux comme la martre, la corneille ou la fouine n’était pas justifiée dans certains départements. Cette décision fait suite au recours déposé par des associations de défense des animaux.
« La décision du conseil d’État est applicable dès sa publication : ces espèces ne peuvent donc plus être piégées ni détruites dans ces départements, sans une modification de l’arrêté ministériel », ont précisé les associations France Nature Environnement (FNE) et Humanité Biodiversité.
Les départements concernés
La pie n’est donc plus jugée nuisible dans l’Aube, l’Aude, le Calvados, l’Isère, la Marne, la Seine et Marne et le Rhône. La fouine en Dordogne, en Eure et Loir, en Isère, en Seine Maritime et dans le Rhône.
Déclassement également prononcé pour la corneille dans l’Aude et les Pyrénées-orientales, la belette dans le Calvados et le geai dans le Var.
Malgré la satisfaction des associations de protection des animaux, « obligeant le ministère de l’écologie à revoir sa copie », certains estiment que la décision du conseil d’État reste insuffisante. Elle ne permettrait pas la protection optimale de ces espèces.
Le sort de ces animaux toujours classés « nuisibles » dans de nombreux départements reste précaire selon la ligue de protection des oiseaux.
Le concept de « nuisible » critiqué
« Le concept de nuisible n’a pas de sens en biologie car toutes ces espèces jouent un rôle utile dans les écosystèmes, en particulier les petits prédateurs qui sont des auxiliaires précieux pour l’agriculture » commente Christophe Aubel, le porte-parole de Humanité et Biodiversité.
Dominique Py de FNE ajoute que cette notion juridique « périmé » cause chaque année la « destruction injustifiée de dizaine de milliers d’animaux sauvages ».
Source : La Croix