Le chat, coqueluche du web et des internautes

Le chat, coqueluche du web et des internautes

Le 03/02/2014

Vidéos, lolcats, imagettes animées: l’affection que les internautes vouent aux chats est à la mesure de l’émotion provoquée par les vidéos sur internet montrant un homme qui jetait un chat en l’air à plusieurs reprises.

Interpellé vendredi à Marseille, il a été condamné lundi à un an de prison ferme pour « actes de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé ».

Après avoir conquis le coeur des Français -plus de 11 millions de chats partagent leur vie- les matous font craquer des millions d’internautes du monde entier, séduits et amusés par leurs frimousses et facéties. Pas une semaine sans qu’un nouveau chat « trop mignon » ne soit mis en avant.

Snoopybabe, chat chinois roux et blanc à poils ras avec sa tête aplatie et ses seyants colliers, compte parmi les dernières stars du web. Populaire, il réunit plus de 230.000 fans sur son compte Instagram.

Avant lui, les célèbres Grumpy Cat, le chat à la mine renfrognée, la chatte naine édenté Lil Bub ou Colonel Meow, le persan à l’air supérieur, avaient déjà fait des ravages sur la toile.

« Le chat est photogénique. Avec ses grandes oreilles et ses grands yeux, il est juvénile et fait craquer les gens qui prennent du plaisir à l’observer », estime Claire Bentolila, comportementaliste animalier.

« On a envie de protéger les chats et les chatons car on projette sur eux des sentiments d’amour, comme pour les enfants », ajoute-t-elle.

« Les chats sont les rois de la jungle internet »

Sur de nombreuses photos et vidéos, les chats sont tournés en dérision.

« Un chat qui rate une chaise en sautant va contre les idées reçues d’un athlète parfait et ça fait rire », commente Claire Bentolila.

Sur YouTube, les trois vidéos contenant le mot « cat » les plus populaires rassemblent près de 300 millions de vues.

Déjà en 1870, le photographe anglais Harry Pointer prenait des séries de clichés de chats domestiques dans des situations ridicules: sur un vélo, en selle sur des chevaux en peluche ou dans un berceau. Aujourd’hui, Google Images présente des millions d’images de ce type.

Ainsi, le « lolcat », dont le principe est de prendre une photo marrante d’un chat et d’y ajouter un petit texte par-dessus, est devenu une véritable institution du web.

« Actuellement 53% des images postées sur notre site mettent en scène un chat, 41% un chien et 6% un autre animal (rongeur, etc.) », constate Adrien Ducousset, fondateur du site animalier Wamiz.

Les chats ont même eu leur premier Festival mondial du film, le 30 août à Minneapolis, aux Etats-Unis. Parmi tous les participants, c’est « Henri, le chat noir » qui s’est imposé avec son film « Henri 2, Paw de Deux” qui raconte l’histoire, en noir et blanc, d’un félin blasé avec des états d’âmes.

Pour Titou Lecoq et Diane Lisarelli, les chats sont « les rois de la jungle internet », écrivent-ils dans leur « Encyclopédie de la web culture ».

Titou Lecoq estime que « c’est l’animal asocial (…) qui n’a pas besoin des autres pour vivre », ce qui le rapproche des premiers utilisateurs d’internet, longtemps considérés comme des individus ayant « des problèmes de socialisation ».

La psychologue Sandrine Willems, auteure de « L’animal à l’âme », considère, elle, « que la starisation des animaux en général vient de la déshumanisation de la société ».

« On cherche du vivant qui échappe aux normalisations et le chat est un excellent sujet », dit-elle. « Il y a une sorte de sauvagerie et d’indomptable chez le chat. C’est un bouffée d’air dans un univers qui se prétend raisonnable et maîtrisé! »

Source : AFP

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