Le business de l’aphrodisiaque menace les animaux

Le business de l’aphrodisiaque menace les animaux

Le 26/05/2015

Toutes les civilisations regorgent de recettes dites « miraculeuses » pour décupler les performances sexuelles. A cause de cette recherche effrénée du plaisir, certaines espèces sont menacées d’extinction.

Le commerce d’espèces en danger constituerait une manne de 7 milliards de dollars annuels, que les trafiquants de tous horizons, mafia ou triades chinoises contrôleraient en majorité. Certains sont recherchés pour leurs vertus « sexuelles », surtout dans les pays asiatiques, la Chine en tête où, selon la médecine traditionnelle, il n’y a pas meilleur remède pour revigorer un homme.

Rhinoceros, sa corne à prix d’or

La corne de rhinocéros se déguste en poudre ou en gélules. Sa forme phallique serait la garantie de la vigueur supposée pouvoir être transmise une fois broyée. On la met dans les soupes ou on la saupoudre sur les aliments.

Vendue entre 30 000 et 50 000 dollars le kilo au marché noir, sa valeur avoisine celle de l’or. Analysée scientifiquement, la corne de ces ongulés se révèle être à base de kératine (comme nos ongles) et sans aucune propriété revigorante. Pourtant, depuis 1970, le nombre de rhinocéros dans le monde a décru de 90%. Au Kenya, le dernier rhinocéros blanc du nord mâle vivant est gardé nuit et jour par 4 hommes armés.

– Deux espèces (rhino noir et Java) ont été déclarées éteintes durant les dix dernières années.

« Les pays d’Asie sont, et de loin, les premiers responsables de cette situation : la poudre de la corne de cet animal aurait, selon eux, des vertus aphrodisiaques. La médecine traditionnelle chinoise lui a donné une réputation que la médecine moderne ne parvient pas à détruire. Mais il est certain que si la chose s’était révélée, si les laboratoires pharmaceutiques occidentaux avaient décelé de quelconques propriétés médicales dans la kératine des cornes de rhinocéros, ils aurait rapidement copié sa composition. » note Hubert Reeves à propos de ces traditions qui mettent en danger les espèces animales.

Tigres, la peau et les os

L’organisation WWF, qui a lancé une pétition pour les sauver, estime qu’il ne reste plus que 3 200 tigres vivant en liberté sur la surface de la planète, leur peau et leur os étant très prisés par la médecine traditionnelle asiatique. Recouvert de barbillons (épines) qui déclenchent l’ovulation de la femelle, le pénis du tigre entre dans la consommation d’un certain nombre de mets en Asie.

Consommé bouilli, en soupe, il peut être accompagné de ses testicules. Le tigre est menacé d’extinction : 97% de sa population a disparu au cours du XXe siècle.

Le nom scientifique est holothurie. On les appelle aussi bêches-de-mer. Sa forme et la substance blanche collante (tubes de Cuvier) que l’animal rejette en cas de stress ont conduit à imaginer qu’il serait aphrodisiaque.

Ramasser une holothurie sur un fonds sableux est un jeu d’enfant. Bouillies, séchées, fumées, elles sont consommées dans environ 70 pays. L’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Philippines les exportent chaque année en grandes quantités vers la Chine et d’autres marchés asiatiques. Seize espèces figurent sur la Liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) depuis 2013, dont 9 classées comme « vulnérables » et 7 « en danger ou à forte probabilité d’extinction ».

Hippocampes, impitoyablement déshydratés

Le cheval de mer transmettrait sa ‘« force » à quiconque qui le consomme. Séché, il pullule sur les marchés asiatiques. 150 millions d’animaux sont capturés/an.

Sous l’eau, on le voit de plus en plus rarement. L’espèce est aujourd’hui protégée par la « convention de Washington sur les espèces menacées de disparition ».

En 2005, pas moins de 35 000 hippocampes avaient été découverts par les douaniers de l’aéroport de Roissy. Les animaux étaient répartis dans des sacs plastiques provenant de Conakry, en Guinée, et à destination de la province du Fujian, en Chine.

En février dernier, c’est un lot de 19 000 animaux déshydratés estimé 200 000 euros qui avait été saisi. Selon les estimations, 20 à 30 millions d’hippocampes sont pêchés chaque année et se vendent jusqu’à 1 000 euros le kilo. La Chine a interdit la pêche de l’animal dans ses eaux, mais elle continue de se fournir sur les marchés indien et philippin.

La pêche est d’autant plus dévastatrice pour les hippocampes que certaines espèces sont monogames, ce qui implique que la disparition d’un membre du couple éteint totalement l’instinct de reproduction de l’autre.

Source : Le Parisien

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