La parole aux animaux

La parole aux animaux

Le 21/02/2015

Les organisations de protection animale se mobilisent au Salon pour dénoncer les dérives de l’élevage et leurs conséquences sur les animaux, les humains et la planète.

Poules, veaux, vaches, cochons…, vous aurez pour une fois la parole lors du Salon international de l’agriculture. Les sympathisants de la cause animale seront présents en force dès aujourd’hui pour relayer vos souffrances et les dangers qu’elles engendrent pour notre santé et l’environnement.

Coup d’envoi à 14h avec la Fondation Brigitte Bardot et 8 autres associations* qui s’unissent pour un happening. Des colloques sont également prévus jusqu’à 17h contre « l’animal machine ». « Le Salon de l’agriculture est une vitrine trompeuse, explique Christophe Marie, porte-parole de la Fondation. Derrière l’image bucolique, il y a l’univers carcéral, les maltraitances liées à l’élevage et l’abattage. Alors que le statut de l’animal a été modifié dans le code civil, reconnaissant son caractère d’être sensible -ce qui n’est pas une révolution mais une simple harmonisation des textes-, jamais il n’y a eu en France autant de projets de fermes usines intensives. L’impact est désastreux en termes économique, environnemental et de bien-être animal. Stéphane Le Foll s’est d’abord posé en victime du projet de la « ferme » des 1 000 vaches, devenu aujourd’hui réalité, en prétendant que ce type d’élevage ne répond pas à la politique qu’il souhaite défendre.

Pourtant, depuis son arrivée au ministère de l’Agriculture, tout a été fait pour simplifier les procédures d’extension des élevages intensifs. Le 17 février, Stéphane Le Foll a annoncé de nouvelles mesures visant à encourager l’extension des élevages de volailles qui pourront passer de 30 000 à 40 000 animaux sans procédure administrative, après un simple enregistrement. Le ministre précise même qu’« en dessous de 30 000, aucune démarche ne sera à effectuer. » C’est une politique suicidaire, irresponsable ! » La Confédération paysanne dénonce également le principe des fermes usines. La carte des 29 projets à l’étude ou déjà à l’œuvre qu’elle vient de publier met en lumière « la réelle intention de livrer notre métier aux mains d’industriels plus soucieux de leurs parts de marché que de l’emploi, de l’alimentation ou de l’environnement », dit la Confédération.

Alors que 90% des Français s’opposent à l’élevage intensif, le projet sur le point d’aboutir est celui de la « ferme » des 1 000 veaux. Saint-Martial-le-Vieux (Creuse) prépare l’ouverture d’une usine d’engraissement de 8 000 m2 pouvant entasser 1 400 animaux. Sans accès à l’extérieur, reclus dans un box au sol bétonné, les veaux devront doubler leur poids en 200 jours. Ils seront égorgés à l’âge de 15 mois à l’abattoir d’Ussel (Corrèze) selon le rite halal, la viande étant destinée aux marchés méditerranéens. Coût du projet : 1,8 millions d’euros… dont 1,2 million d’euros d’aides publiques.

Également présente aujourd’hui au Salon, à 14h45, la journaliste Anne de Loisy. L’auteure de l’enquête choc sur l’industrie de la viande* participera aux prises de parole avec Frédéric Freund, directeur de l’Oeuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA), sur le problème de la traçabilité, les maltraitances et les scandales sanitaires liés à l’industrialisation. L’association L214 sera quant à elle sur le pont tous les jours, de 12h à 14h et de 17h à 19h. Un happening est également prévu le 26 février de 11h à 12h. Objectif : encourager les visiteurs à réfléchir à la face cachée de la viande et les sensibiliser à la vie des animaux dits « de consommation ».

« De nombreuses enquêtes filmées dans les élevages français rendent compte de conditions de détention des bêtes incompatibles avec la satisfaction de leurs besoins et souvent non conformes à la législation en vigueur, rappelle Brigitte Gothière, porte-parole de L214. Notre volonté est aussi d’expliquer aux visiteurs qu’une vie sans consommation de viande est un bénéfice pour le bien être animal, notre santé et l’environnement ». Selon un rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) publié en 2013, l’élevage émet en effet 14,5% des gaz à effet de serre. « Ce secteur est un des premiers responsables des problèmes d’environnement mondiaux, il faudrait y remédier rapidement », avait déjà prévenu en 2006 Henning Steinfeld, Chef de la Sous-Division de l’information et des politiques en matière d’élevage de la FAO. Malgré l’alerte, les estimations annoncent que la production mondiale de viande devrait s’intensifier, passant de 229 millions de tonnes en 1999/2001 à 465 millions de tonnes en 2050. Les industriels n’ont pas fini de s’engraisser…

Ces actions seront menées à l’entrée du Salon Internationale de l’Agriculture,Paris Porte de Versailles, 1, place de la Porte de Versailles, Paris XVe.

*Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, Asbl Animaux en Péril (Belgique), Asbl Wolf Eyes (Belgique), Collectif Oui à l’Étourdissement Dans les Abattoirs, Protection Mondiale des Animaux de Ferme, Collectif Contre l’Expérimentation et l’Exploitation Animales, Confédération Nationale des SPA de France et Association Venus.

*« Bon Appétit ! Quand l’industrie de la viande nous mène en barquette », Editions Presses de la Cité parution le 26 février.

Source : Paris Match

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