En Espagne, la Catalogne interdit les animaux sauvages dans les cirques

En Espagne, la Catalogne interdit les animaux sauvages dans les cirques

Le 24/07/2015

Les dompteurs de fauves seront bientôt bannis de Catalogne.

Mercredi 22 juillet, le Parlement régional a voté l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Fini les acrobaties avec des éléphants, les fauves sautant dans un cerceau, les crocodiles ouvrant leur gueule sur la tête de leur dompteur. La région du nord de l’Espagne rejoint la liste de pays qui ont déjà voté un règlement similaire, parmi lesquels la Belgique, le Portugal, la Grèce ou l’Autriche.

Les cirques ont deux ans pour appliquer la nouvelle norme, qui figure dans la loi de protection des animaux. Entre-temps, celle-ci pourrait être étendue aux animaux domestiques, comme les chevaux ou les chiens, en fonction des conclusions rendues par un nouvel observatoire destiné à vérifier le bien-être animal dans les cirques.

C’est une nouvelle victoire pour les associations de défense des animaux en Catalogne, qui étaient déjà parvenues à faire interdire les corridas en 2010, après avoir présenté une Initiative législative populaire (ILP) forte de 180 000 signatures. « Notre stratégie est d’avancer pas à pas pour étendre au maximum les droits des animaux, en respectant le rythme de la société, » explique Carlos Lopez, le président de l’association de défense des animaux catalane Libera !

« Loi hypocrite »

Avant de soumettre aux députés régionaux l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques, les militants avaient déjà fait un travail de sensibilisation auprès de la population et des mairies, diffusant des vidéos ou réalisant des enquêtes d’opinion. La ville de Barcelone les avait ainsi déjà interdits en 2004, et 99 municipalités, représentant 63 % de la population catalane, avaient suivi.

Pour le monde du cirque, la nouvelle norme est donc « assez inutile », souligne Joan Ramon Graell, président de l’association professionnelles des cirques de Catalogne. « Les mauvais traitements aux animaux étaient déjà interdits par la loi, précise-t-il. Les vidéos que les associations ont diffusées ne correspondent pas à la réalité du cirque en Catalogne, où, d’ailleurs, très peu de compagnies utilisent des animaux. »

Depuis dix ans, les cirques utilisant des animaux sauvages avaient déjà fait plus ou moins une croix sur la région, comme le cirque espagnol Circo Mundial, qui estime que sans ses animaux, il réalise 50 % d’entrées en moins.

« Pour nous, cette loi est avant tout très triste, car c’est la première qui touche au cirque, et c’est pour poser une interdiction, regrette M. Graell. Elle associe le cirque à un délit, car elle est discriminatoire. Il existe d’autres spectacles avec des animaux que le cirque. Il suffit donc de dire que l’on fait du théâtre ou de la danse pour y échapper. C’est hypocrite. »

« Des fêtes barbares » autorisées

Hypocrite : un mot qui revient en boucle au sujet de cette norme, comme pour celle qui interdit les corridas. Car le sud de la Catalogne continue d’autoriser des « fêtes barbares, héritières du Moyen Age, où l’on torture des taureaux, » selon les termes de M. Lopez : les correbous. Ces lâchers de taureaux dans les rues connaissent une foule de variante : les toros embolados, où l’on met le feu aux cornes du taureau, le capllaçat, qui consiste à traîner le taureau au moyen de cordes accrochées à ses cornes dans les rues de la ville, et les Bous a la mar, où l’animal est poursuivi jusqu’à un quai et où le « jeu » consiste à le faire tomber à l’eau.

Pourtant, lorsque le Parlement régional avait voté l’éradication de la corrida, il s’était empressé, dans le même temps, de protéger les correbous, considérés comme une « tradition » catalane. Pas question de se mettre à dos les administrés des Terres de l’Ebre, la région où elles sont les plus vivaces, ni de s’attaquer à un symbole « identitaire ».

Les associations ont cependant espoir de faire changer les choses et préparent un rapport sur les infractions aux normes de respect des animaux observées durant les correbous pour le présenter au Parlement régional. « Nous aimerions inclure toutes les formes d’exploitation et d’utilisation des animaux hors de leur milieu naturel : les zoos, les courses hippiques, mais nous devons être responsables et comprendre le moment où l’on se trouve, explique M. Lopez. La revendication touchant au cirque était mûre. Les autres viendront… »

Source : Le Figaro

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