En Allemagne, animaux et maîtres, unis même au cimetière

En Allemagne, animaux et maîtres, unis même au cimetière

Le 11/06/2015

Les Églises sont réservées.

Être enterré avec son chien, son chat ou même son cheval est désormais possible en Allemagne. Les bourgades de Braubach en Rhénanie-Palatinat et d’Essen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ont inauguré deux cimetières dans lesquels peuvent être enterrées, côte à côte, l’urne contenant les cendres du maître et celle de son animal.

À Braubach, près de Coblence, un espace de 700 mètres carrés est réservé à ces caveaux pouvant contenir jusqu’à 12 urnes. L’initiative a été lancée par une entreprise de pompes funèbres, la Société allemande des cimetières, propriétaire de 15 cimetières à travers le pays.
Les animaux devront toutefois être incinérés dans des crématoriums distincts de ceux des hommes

Elle a obtenu des deux communes en question un changement de leur règlement sur les enterrements. Les animaux devront toutefois être incinérés dans des crématoriums distincts de ceux des hommes, comme le veut la loi actuelle. Jusqu’à présent, la pratique voulait que les cendres des animaux soient emportées par le propriétaire avant d’être jetées à la poubelle. Les enterrements des animaux restent en revanche très encadrés.

« Le rôle de l’animal domestique a changé dans notre société », estime Judith Könsgen de la Société allemande des cimetières. « Il devient davantage un compagnon qu’un simple animal, notamment pour les personnes âgées, seules et sans enfant. »

Les professionnels des pompes funèbres se donnent un peu de temps pour vérifier le succès de cette entreprise. « Sera-t-elle bien acceptée ? se demande Christian Streidt, représentant de la profession dans le Bade-Wurtemberg. Nous devons faire attention à ne blesser les sentiments de personne. »

« Cela pose un profond problème théologique »

Cette nouvelle pratique engendre en effet des réserves de la part des Églises. « Elle pose un profond problème théologique », constate Volker Rahn, porte-parole de l’Église évangélique en Hesse. « L’enterrement est un acte religieux réservé aux hommes, dotés d’une conscience religieuse. Quand un animal meurt, l’Église évangélique cherche avant tout à soutenir son propriétaire. »

Du côté de l’Église catholique, on accueille favorablement le fait que « les animaux ne soient pas jetés à la poubelle une fois morts ». Pour Joachim Metzner, prêtre du diocèse de Limbourg, il est toutefois essentiel de différencier l’homme et l’animal. « Certes les animaux sont considérés comme des créatures de Dieu mais ils doivent être séparés de l’homme, notamment lors des enterrements. »

La société allemande des cimetières se dit, de son côté, confiante du succès de son entreprise même si aucun caveau n’a encore été vendu.

Source : La Croix

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