Des passages piétonniers pour animaux

Des passages piétonniers pour animaux

Le 13/12/2014

Aidé de quelques biologistes, le ministère des Transports teste depuis deux ans des «passages piétonniers» pour animaux qui pourraient bien éviter des milliers d’accidents.

Chaque jour, plus de 20 véhicules entrent en collision avec des animaux sur les routes du Québec. En 2013, cinq personnes sont mortes dans un tel accident et près de 400 ont été blessées.

Pour éviter de tels drames, Québec a aménagé 39 passages fauniques de différentes tailles sous la route 175 entre Stoneham-et-Tewkesbury et le lac Saint-Jean.

Qu’il s’agisse de ponceaux ou de tunnels, tous sont équipés de caméras à infrarouge qui surveillent jour et nuit les allées et venues des chevreuils, ours, porcs-épics, lièvres et autres. Ces caméras permettent aux scientifiques d’évaluer l’efficacité des passages.

Et les résultats sont «surprenants», indique la jeune chercheuse April Martinig, étudiante en biologie à l’Université Concordia: «Ce projet fonctionne vraiment. Les passages sont constamment utilisés, souvent plusieurs fois par jour par les mêmes animaux.»

Certains élisent domicile d’un côté du passage et chassent de l’autre. La chercheuse peut donc les observer revenir au bercail avec leur prise. Quelques passages sont si populaires qu’elle a même vu un ours tenter de passer dans l’un d’eux alors qu’il était trop gros.

Petits, mais dangereux

C’est justement dans la variété des tailles des passages que réside toute l’innovation du projet. D’autres endroits dans le monde ont en effet installé des voies réservées pour les grands mammifères, comme les orignaux, mais jamais on n’avait pensé aux plus petits.

Pourtant, un automobiliste qui change brusquement de voie ou freine sur la glace pour éviter une marmotte court le même danger.

En 2013, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a ainsi répertorié 1118 collisions avec des animaux de petite ou de moyenne taille, c’est-à-dire qu’il ne s’agissait pas d’orignaux, de chevreuils, d’ours ni de caribous. Deux de ces accidents ont causé des blessures graves.

Espèces en péril

En plus de sauver des vies humaines, les passages fauniques ont aussi un intérêt écologique puisqu’ils permettent de réduire l’impact de la route sur l’habitat de la faune.

«L’objectif est de réduire la fragmentation du territoire», souligne Mme Martinig. Elle explique qu’à cause d’une route certaines espèces déclinent puisque leur territoire de chasse et de reproduction est découpé en morceaux isolés.

Les scientifiques de l’Université Concordia s’intéressent particulièrement à la martre d’Amérique, une espèce extrêmement vulnérable à la fragmentation de son habitat et déjà classée menacée dans certaines régions du pays.

Source : Le Journal de Montréal

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