Chien : du coup de blues à la dépression
Le 22/04/2015
Les chiens aussi ont leurs « passages à vide » qui peuvent nécessiter dans certains cas extrêmes une médicalisation et une thérapie comportementale.
Les signes qui doivent alerter
La déprime chez le chien se caractérise par une diminution de ses réactions aux stimuli environnementaux. « Il reste dans son coin, ne mange plus, ne joue plus, ne sort plus fureter dans le jardin… », énumère le Dr Coupry, vétérinaire comportementaliste à Cholet. Elle peut ne durer que quelques jours, mais aussi s’installer et dégénérer en véritable dépression.
« Dans ce cas il y a une réelle modification des neuromédiateurs dans le cerveau du chien qui se met à ne plus manger, à ne plus bouger et à avoir un sommeil très troublé en cas de dépression aiguë. Si rien n’est fait, il peut se laisser mourir… Lors d’une dépression chronique cette fois, le chien alterne les périodes d’agitation et d’apathie, d’anorexie et de boulimie, il hurle, est irritable, malpropre, n’obéit plus… » Bref, difficile de passer à côté des symptômes : ses maîtres vivent un enfer !
Les profils à risques
Certains chiots peuvent être sujets à la dépression s’ils ont connu des ruptures affectives brutales, des traumatismes ou des stress importants.
Les chiens ayant perdu leur maître ou un compagnon animal peuvent aussi être déprimés quelque temps, voire devenir dépressifs s’ils n’arrivent pas à s’adapter à ce bouleversement affectif.
Les retours de vacances sont aussi des périodes où le chien peut être déprimé. Mais ce sont les vieux chiens qui sont le plus souvent victimes de dépression. « Le vieillissement neurologique altère la capacité de leurs membranes cellulaires et leurs neurones ne transmettent plus les informations correctement », explique le vétérinaire. Le chien ne comprend plus ce qu’il se passe autour de lui, et n’arrive plus à communiquer avec les autres animaux ou ses maîtres.
Les conduites à tenir
Un entretien avec un vétérinaire permettra déjà de vérifier que l’apathie n’est pas liée à des douleurs ou à une infection. Dans ce cas, dès que leur source est éliminée, la déprime disparaît.
Parfois aussi les perturbations neurologiques entraînant la dépression sont causées par des dysfonctionnements endocriniens (thyroïde ou glandes surrénales), qu’il convient de traiter. En cas de déprime, liée à un changement ou un décès, un regain d’attention et de stimuli aidera le chien à retrouver des repères.
Mais quand la dépression est avérée, un traitement médicamenteux et une rééducation comportementale sont nécessaires. « Ces traitements prolongent parfois la vie des vieux chiens pendant un ou deux ans, témoigne le Dr Coupry. Ils retrouvent un sommeil tranquille, de l’appétit, redeviennent propres… C’est un vrai soulagement pour les propriétaires qui parfois n’en pouvaient plus du comportement dépressif de leur animal. »
Source : Ouest France