Ces animaux qui remontent vers le nord à cause du réchauffement climatique
Le 10/07/2015
Fuite pour les uns, adaptation forcée pour les autres… Une espèce sur six est menacée d’ici à la fin du siècle. Et gare à la colonisation par certaines espèces nuisibles aux écosystèmes.
BOULEVERSEMENT. La sixième extinction de masse des espèces est en cours. Selon un article de Mark Urban, de l’université du Connecticut (États-Unis), paru dans la revue Science du 1er mai 2015, pas moins d’une espèce sur six est menacée de disparaître d’ici la fin du siècle sur tous les continents.
L’élévation des températures bouleverse déjà les équilibres des espèces végétales et animales. Certaines espèces profitent désormais des températures plus clémentes. Ainsi, auparavant absente l’hiver en France, l’oie cendrée prend ses quartiers dans l’Hexagone, raccourcissant son voyage vers l’Afrique ; dans le Midi, le chêne vert colonise des sommets de moyenne montagne autrefois trop froids pour lui ; le saint-pierre, hier cantonnée à la Méditerranée, se pêche désormais en Bretagne ; le bruant zizi, espèce méridionale, a vu ses effectifs grimper de 67% depuis 1989.
Revers de la médaille
En revanche, certaines populations en pâtissent, comme les bruants jaunes – espèce septentrionale – qui ont décliné de 55% sur cette même période. Si ces mouvements perdurent, il est vraisemblable que la plupart des oiseaux migrateurs ne descendront plus en Afrique, trop chaude pour eux. La chenille processionnaire colonisera toute la France, certains écologues l’annoncent au Danemark en 2050. Et le bruant jaune aura alors disparu de l’Hexagone.
En outre, nombre d’oiseaux migrateurs, comme les mésanges, ont leur date de départ et d’arrivée programmée par la durée du jour. Fruit de l’évolution, ce comportement permet de synchroniser la naissance des petits avec le pic d’éclosion des insectes et chenilles dont ils sont nourris.
Avec le réchauffement, le décalage entre la présence désormais plus précoce de nourriture et la naissance des oisillons qui se tient à la même période va s’accroître. C’est un des mécanismes qui explique que le changement climatique sera la cause de nombreuses extinctions.
Source : Sciences et Avenir