Bien gérer la reproduction de votre chienne

Bien gérer la reproduction de votre chienne

La reproduction du chien

Données générales

âge à la puberté petites races : 6 mois
âge à la puberté grandes races : 12 à 24 mois
âge à la puberté (moyenne) : 12 mois
durée du cycle : 6 à 7 mois
durée des chaleurs : 1 à 4 semaines
ovulation : 13 jours en moyenne après début des chaleurs
durée de la gestation : 63 jours en moyenne
nombre de chiots/portée :  1 à 12
retour en chaleurs après mise bas : 3 à 5 mois

Les premières chaleurs passent facilement inaperçu : attention aux saillies indésirables. Si des chiens trainent autour de chez vous, méfiance !!! La durée des chaleurs est très variable. Attention surtout quand les saignements diminuent ; si la femelle accepte le mâle, la saillie a toutes les chances d’être fécondante. Si la gestation est souhaitée, on fera effectuer par le mâle plusieurs saillies à 1 ou 2 jours d’intervalle. Il est possible en effectuant des dosages hormonaux de connaître exactement la date de l’ovulation. Ces examens doivent commencer dès le début des chaleurs. En général, les chaleurs de la chienne ont lieu deux fois par an. On peut pour éviter les pertes sanguines mettre une culotte hygiénique sur les fesses de l’animal.

La contraception

Différentes techniques sont utilisées:

– d’abord les pilules pour chiennes sont relativement inefficaces et dangereuses : elles augmentent considérablement le risque d’infection de l’utérus. A éviter.

– les injections de produit tous les 3, 4,5 ou 6 mois suivant les molécules utilisées sont à manier avec précaution. A notre avis leur emploi doit être systématiquement réservé aux reports de chaleurs en attendant de vouloir faire faire une portée à sa chienne dans un délai maximum de 2 à 3 ans. En effet ces produits ne sont pas dénués d’effets secondaires et favorisent la survenue d’infections utérines et l’apparition de cancers ultérieurement. Dans tous les cas ces injections doivent être pratiquées hors chaleurs. Les injections pendant les chaleurs sont à proscrire : les risques de complications sont nettement augmentés.

– la chirurgie qui consiste à enlever les ovaires est radicale et définitive. Les modifications de comportement sont le plus souvent minime. Attention toutefois à la prise de poids au fil des ans. Une alimentation correcte permet de remédier à cet inconvénient. En terme de coût sur la durée de la vie de l’animal c’est la solution la moins onéreuse et la plus sécurisée.

L’avortement

Différentes molécules sont utilisées. On peut pratiquer des avortements précoces ou tardifs. Les oestrogènes sont à proscrire absolument. Ce sont d’anciennes molécules dont l’inconvénient majeur est de provoquer l’apparition d’infections de l’utérus dans bon nombre de cas : chirurgie d’urgence garantie, risque de perdre l’animal, coût chirurgical important. Les prostaglandines peuvent être utilisées en fin de gestation. Leur efficacité est de l’ordre de 80%. Des complications infectieuses peuvent survenir et le désagrément pour le propriétaire est de voir expulser des foetus par sa chienne.

Une nouvelle molécule, l’aglépristone, permet en deux injections à 24 heures d’intervalle de provoquer l’avortement dans les jours qui suivent. Pratiquement pas d’effet secondaires ! Le meilleur moment de l’intervention se situe  entre la fin des chaleurs et 3 semaines au plus après la saillie (encore qu’il soit possible d’intervenir jusqu’à 45 jours de gestation mais avec  une efficacité moindre et forcément une expulsion de foetus). Attention, un seul point noir, le coût de cet avortement est important pour les chiennes lourdes  (la quantité injectée dépend du poids de l’animal…). Dans ce cas, soit on laisse la gestation se poursuivre jusqu’au bout, soit on pratique l’avortement si votre portefeuille le permet, soit on envisage d’emblée une chirurgie totale (ovaires + utérus) qui ne coûtera pas beaucoup plus cher que l’avortement. Pour les reproductrices de haute valeur il va sans dire que l’avortement sera pratiqué avec cette molécule, plus efficace et surtout plus sûr ! L’avortement n’est indispensable que lorsque la chienne de petit format s’est fait saillir par un gros pépère (!) car alors le risque d’avoir des chiots volumineux (donc césarienne) est important. De même lorsque la race concernée donne souvent lieu à des césariennes, par exemple, les bouledogues…

La gestation, la mise-bas

La chienne aura au préalable été vermifugée (avant la saillie, peu avant la mise bas et quelques jours après avec un produit adéquat) la gestation dure en moyenne 63 jours +- une semaine. Apparaissent rapidement un gonflement des mamelles, puis l’appétit augmente, le ventre enfin s’arrondit. Le diagnostic de gestation peut être posé dès 3 à 4 semaines par échographie ou après 45 jours par radio. L’intérêt de ses examens est peu évident. Seul intérêt connaitre le nombre de chiot à venir et intervenir en cas de problème. De toute façon en cas de problème à la mise-bas il faudra faire des radios pour voir éventuellement s’il reste des foetus, alors… En ce qui concerne l’alimentation on donnera après 40 jours de gestation un aliment plus riche : en général l’aliment qui convient le mieux est l’aliment destiné au chiot en croissance. Une chienne trop âgée, ou trop grasse sont des facteurs de risques de complications à la mise bas. Si vous voulez faire faire une portée à votre chienne n’attendez pas qu’elle soit mamie !

La mise bas : c’est une période délicate, d’autant plus délicate que la durée d’une mise bas varie de manière très importante : de 2 heures à plusieurs jours. En pratique une chienne qui semble épuisée  ou qui n’a plus de contractions depuis longtemps ou qui à un chiot coincé au niveau de la vulve doit être vu par un  vétérinaire dans les plus brefs délais. En cas de doute ne pas attendre. En pratique on veillera surtout à laisser la chienne au calme, à ne pas trop la déranger, à la rassurer si elle vous recherche. Normalement la chienne lèche les chiots qui viennent d’être expulsés, coupe leur cordon ombilical, et avale le placenta. Attention à l’environnement: la mise bas doit se faire dans un local très bien chauffé (couvertures) sans courant d’air. Le chiot est très sensible aux refroidissement : gare à la mortalité ! Les écoulement vulvaires persistent pendant 3 à 5 jours. On surveillera de près la température de la chienne : un manque d’appétit, une odeur forte associée à des écoulements nauséabonds et une température supérieure à 40°C doivent faire suspecter une infection aiguë de l’utérus : n’attendez pas et voyez le jour même votre vétérinaire.

La lactation

C’est une période où l’organisme de la chienne est occupé à fabriquer du lait : l’alimentation doit être riche, concentrée et équilibrée ; les croquettes prévues pour la croissance des chiots sont les mieux adaptées. Une portée trop nombreuse rendra l’alimentation des chiots difficiles ; il sera alors nécessaire de donner le biberon aux chiots (toutes les 4 heures au début) pour pallier à cette difficulté. N’utilisez qu’un lait prévu pour les chiots : le lait de vache est trop riche en sucre et peu tuer les chiots. Idem si la chienne ne produit pas assez de lait : en général la chienne se défend dès qu’un chiot veut la téter, le bout des mamelles est abimé car les chiots recherchent le  lait plus avidement et surtout il pleurent souvent. Si la portée n’a pas été gardée, il faudra stopper de suite la montée de lait pour éviter une mammite. L’idéal est que les chiots n’aient pas le temps de téter. Différentes molécules sont utilisables.

Un souhait : afin d’éviter d’avoir à abréger la vie d’animaux qui ne demandent qu’à vivre merci  de faire stériliser vos chiennes quand vous êtes certains de ne jamais vouloir de portée. Par ailleurs la façon d’abréger cette vie peut se faire par le biais d’anesthésique : les mises à mort cruelles et sordides peuvent être éviter.

La lactation de pseudo gestation

C’est en fait une lactation qui survient sans gestation entre 5 à 12 semaines après les chaleurs. Les molécules utilisées pour stopper la lactation sont les mêmes que ci dessus. En cas de récidive ( en général fréquente)  faire stériliser la chienne. On pourra également dans une première approche mettre la chienne à la diète hydrique ( sans eau) pendant 48 heures. Mais l’efficacité est limitée.

Les chiots

sont fragiles à la naissance : on veillera surtout à ne pas les tripoter, à ne pas les laisser au froid, à installer une lampe chauffante dans l’aire de jeu des chiots de façon à ce qu’ils soient en mesure de choisir la partie chauffée ou non suivant leur besoin. L’alimentation des chiots au départ exclusivement lactée passera au moment du sevrage  (précoce vers 4 à 5 semaines , tardif vers 8 à 10 semaines) à une alimentation en boîte puis une alimentation croquette suivant les races et les desideratas du propriétaire. (Le sevrage se définit comme le passage d’une alimentation lactée à une alimentation solide). L’idéal est de faire une transition sur 7 à 8 jours, de moins en moins de lait et de plus en plus de boîtes. Les croquettes sont souvent trop grosses ou trop dures pour les jeunes chiots. Le passage aux croquettes pourra se faire ultérieurement. Les chiots seront vermifugés dès 3 semaines d’âge avec un produit adéquat. A renouveler tous les mois jusqu’à la fin de la croissance. Attention aux puces et aux tiques.

Vendre ou donner un chiot

Le passage de propriété devra si possible être matérialisé par un acte de vente ou un papier libre pour un don. A ce titre nous déconseillons le don, la nature humaine étant ce qu’elle est, il sera judicieux de demander  une somme même petite afin d’éviter les abandons intempestifs de la part de certains propriétaires devenus des consommateurs new age ! Que ce soit un don ou une vente le chiot devra être tatoué avant ce passage de propriété. Comme de plus vous engagez votre responsabilité sur certaines maladies contagieuses (carré, parvovirose…) nous ne saurions trop vous conseiller de faire pratiquer en même temps par votre vétérinaire préféré un premier vaccin.

 

Dr Philippe Bonarelli – Source : www.animols.com

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