Zoo de Vincennes: pendant les travaux les girafes restent placides

Zoo de Vincennes: pendant les travaux les girafes restent placides

Le 27/07/2012

"L'important c'est de laisser les animaux au milieu de leur environnement habituel, humain et matériel et qu'on ne les balance pas d'un bout du chantier à l'autre", précise le vétérinaire.

Adège, Aurore, Ariane, Gatinu et les "petits" Roy, Riwel et Djouba, les derniers nés de la tribu des girafes du Zoo de Vincennes, quittent prudemment leur enclos pour la promenade quotidienne sur leur espace de plein air. Autour les pelleteuses s'affairent à moderniser les lieux.

Le parc de 14,5 hectares est fermé au public depuis 2008 et les 16 girafes à la démarche placide s'accomodent plutôt bien des bruits du chantier. Les jeunes, nés ces dernières semaines, quoique malhabiles sur leurs longues pattes, se livrent à une belle course poursuite au soleil devant deux journalistes de l'AFP.

"C'est un animal doux, curieux, intelligent mais très peureux", explique Eric Dugas, leur soigneur. "Au début les bruits des démolitions des rochers artificiels les ont surpris, mais depuis ils s'y sont habitués".

Contrairement à la majorité des autres 180 espèces d'animaux présentes dans ce parc datant de 1934 et qui ont dû trouver refuge dans d'autres zoos, les girafes n'ont pas déménagé.

"Le troupeau était trop important pour qu'on puisse trouver un refuge provisoire pour les 16 girafes", souligne le responsable vétérinaire Alexis Lécu.

Et puis éclater le groupe aurait impliqué l'arrêt de la reproduction avec des difficultés inévitables de réadaptation ensuite à la vie en commun, précise-t-il.

En quatre ans, il y a eu deux vagues de naissances. Benny, le grand et costaud mâle reproducteur, est régulièrement séparé des femelles qui sont en chaleur tous les 15 jours. "La preuve que les girafes n'ont ressenti aucune gêne du fait des travaux c'est qu'on a eu encore récemment trois naissances", note le chef vétérinaire. La gestation de la girafe dure 15 mois.

2 mètres à la naissance

Le plus "grand" des "petits" mesurait déjà 2 mètres à sa naissance, se souvient Gérard, un autre soigneur.

"L'important c'est de laisser les animaux au milieu de leur environnement habituel, humain et matériel et qu'on ne les balance pas d'un bout du chantier à l'autre", précise le vétérinaire.

A l'arrivée dans la nouvelle biozone qui va les accueillir dès novembre, il y aura les mêmes soigneurs, une cuisine où ils leur prépareront chaque jour la barbotine du petit-déjeuner, les ballots de luzerne et les repas de fruits et légumes du soir (pommes, carottes et oignons coupés en tranches) toujours servis à l'intérieur.

Autour du havre de paix où évoluent les girafes, entouré d'une grande clôture verte, les engins de chantier préparent les quatre autres biozones prévues pour le nouveau parc qui ouvrira en avril 2014 et où les animaux ne seront plus "objets de curiosité" mais des "ambassadeurs de la nature", selon la plaquette d'information du projet.

Refaire complètement un zoo, de surcroît en laissant des animaux sur place, est "très inhabituel", reconnaît le responsable vétérinaire. Les rénovations se faisant généralement plutôt par petites zones.

Le plus délicat sera de transférer Adège, Aurore et ses congénères de l'actuel enclos vers le nouveau qui sera trois fois plus grand à l'extérieur et deux fois plus grand à l'intérieur.

"On s'entraîne à les faire entrer dans un sas devant l'enclos, une par une ou deux par deux, parce qu'on les transfèrera peut-être en camion à travers le chantier", dit le soigneur Eric, expliquant qu'"une girafe qui a peur ça panique très vite et court alors dans tous les sens et peut se faire mal".

Dans leur nouvel habitat, les girafes cohabiteront avec des autruches et des grands koudous (genre d'antilope), des espèces pacifiques. "On a voulu minimiser les risques", souligne le vétérinaire.

Source : AFP

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