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Suisse : une pétition pour interdire la consommation de viande de chiens et chats

Le 26/11/2014

La fondation SOS Chats Noiraigue a rassemblé plus de 16.000 signatures pour «dire stop» à cette pratique culinaire qui subsiste dans certains cantons. Il serait environ 3% à consommer cette viande, avec un pic durant les fêtes de fin d’année.

«Environ 3% des Suisses mangent en cachette du chat ou du chien. On le voit surtout dans la région de Lucerne, dans l’Appenzell, dans le Jura et dans le canton de Berne» rapporte au Figaro Tomi Tomek, présidente et fondatrice de l’association SOS Chats Noiraigue. Soulignant toutefois qu’il était «impossible de chiffrer le nombre d’animaux concernés». À la table de certains Suisses, cette dernière s’insurge contre les «chiens réduits en saucisses» ou les «chats cuisinés façon lapin chasseur», un plat très prisé durant les fêtes de Noël. Une coutume qui n’a que trop duré selon elle. Son organisme a ainsi décidé de lancer une pétition pour bannir définitivement cette pratique.

«Ce n’est pas acceptable pour un pays qui se dit civilisé»

Les défenseurs de la cause animale sont mobilisés depuis longtemps sur cette question. En 2013, l’association avait obtenu l’interdiction du commerce des peaux de chat. Récemment, en discutant avec une conseillère fédérale, ils ont été encouragés à saisir de nouveau les législateurs. «Cette vieille tradition ne peut être abolie que par une campagne qui débouche sur le dépôt d’une motion au parlement», leur a suggéré l’élue. Dans le droit suisse, il n’y a pas d’interdiction formelle en la matière, «et donc pas de sanction» explique la présidente de SOS Chats Noiraigue. Sans un arsenal juridique plus verrouillé, les consommateurs d’animaux de compagnie pourront continuer à perpétuer cette tradition. D’autant que la finalité n’est pas seulement culinaire. En effet, la viande canine revêt également un usage thérapeutique pour certains qui l’emploient afin de soigner leurs rhumatismes. Peu importe le prétexte, cette coutume indigne les partisans des bêtes. En France, deux personnalités emblématiques ont signé la pétition: Brigitte Bardot et Michel Drucker. Tomi Tomek se félicite de ces soutiens de poids.

Une pétition désormais entre les mains du Parlement suisse

Toutefois, la présidente se veut pragmatique. Elle a conscience que son combat est conditionné à une pression populaire massive. Plus ses compatriotes donneront de la voix, meilleures sont les chances d’aboutir à la création d’une loi prohibant la mise à mort de ces animaux à de telles fins. «Le parlement ne fera rien si la population ne se révolte pas. Les Suisses doivent nettoyer devant leur porte», tance Mme Tomek. La pétition a été déposée lundi au Palais Fédéral de Berne pendant la session d’automne du Parlement suisse.

Il y a vingt ans, une activiste de la première heure avait réuni 6000 signatures dans une pétition afin de faire interdire cette «ignominie culturelle» selon elle. Les autorités helvètes avaient considéré qu’il n’était pas dans les attributions de l’État de légiférer sur les habitudes alimentaires des citoyens.

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