Persan

Persan

Le persan est une race de chat à poil long originaire d’Iran. Ce chat de taille moyenne à grande est caractérisé par sa silhouette toute en rondeur et son visage au museau très court. Reconnue depuis la fin du XIXe siècle, la race est d’abord modifiée par les Anglais, puis essentiellement par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.

La sélection menée par les éleveurs a permis le développement d’une grande variété de robes, mais aussi d’une forme de visage très écrasée et controversée. De nombreuses races sont également issues ou améliorées par le persan, notamment l’exotic shorthair. L’élevage du chat persan se caractérise par un entretien régulier de sa fourrure, de ses yeux et de ses oreilles. Le persan peut également être atteint par une maladie héréditaire, la polykystose rénale type dominant (PKD).

Le caractère placide et casanier du persan lui confère une propension à la vie en appartement. Très populaire, cette race se retrouve dans toutes les expositions félines ; c’est également le chat de race le plus vendu dans le monde. Le persan fait de nombreuses apparitions dans les livres et le cinéma.

Origines

Le nom de la race fait référence à l’un des ancêtres du persan, il s’agit de l’angora turc. Cette race, qui proviendrait des frontières de la Turquie et de l’Iran, à savoir la Perse, a donné au persan le gène responsable de son pelage à poils longs. C’est pour cela que le mot "persan" a été choisi pour nommer la race.

Un autre ancêtre présumé serait une race de chat trouvée au Khorassan qui possédait de longs poils gris. Buffon décrit les chats du Khorasan comme des chats qui "ressemblent par la couleur à ceux que nous appelons chats chartreux, et qu’à la couleur près, ils ressemblent parfaitement à ceux que nous appelons chats d’Angora". En effet le persan correspondait à l’époque à la variété bleue de l’angora, qui lui était blanc.

Pietro della Valle aurait ramené en Italie des chats à poil long, qui n’existaient pas en Europe, de ses voyages en Perse durant le XVIe siècle. Par ce biais, il se serait d’abord reproduit en Italie, puis introduit en France où il est apprécié par les femmes de la bourgeoisie. L’initiateur de la mode des chats aux longs poils en Europe a été Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580 – 1637), conseiller au Parlement d’Aix-en-Provence, qui en introduisit un couple en France. Il avait fait venir des chats de Damas comme des curiosités.

Il existe également une hypothèse consistant à dire que le persan aurait été créé en Grande-Bretagne dans le courant du XIXe siècle par croisement des angoras déjà présents en Angleterre avec des chats de type européen. Les objectifs en termes de morphologie et de fourrure auraient été atteints par les Britanniques dès les années 1850.

Développement de la race

Les premiers persans étaient moins typés qu’à l’heure actuelle, comme ce sujet blanc de 1902.

Par la suite, la race arriva en Grande-Bretagne où elle connut vite une grande popularité. La mode était à l’exotisme et on l’appela successivement "chat français", "chat chinois" puis "chat indien". On finit par l’appeler simplement longhair (poil long en français), en rapport à sa fourrure.

Les premiers sujets ont été présentés lors de la première exposition féline du Crystal Palace de Londres en 1871. Ils figuraient en exposition à côté des british shorthair dont les Britanniques étaient très fiers.

À cette époque, un programme d’élevage avait déjà été mis en place par les éleveurs britanniques. On croisa le longhair de l’époque avec le british shorthair. Il en résultat un chat plus rond. Un long travail fut tout d’abord accompli pour améliorer la qualité du poil et arrondir la silhouette du chat. Les éleveurs britanniques travaillent par la suite à diversifier les robes : les premiers persans étaient unicolores, mais dès la fin du XIXe siècle, les persans particolores (bicolores ou tricolores), tabby, smokes, chinchilla, silver shaded et golden sont présentés aux expositions. En 1889, le premier standard est établi pour une race désormais nommée persan.

La popularité de la race gagna rapidement les États-Unis qui continuèrent le travail de sélection mené par les Anglais. Les Américains allèrent plus dans les extrêmes, en arrondissant encore le persan et en travaillant à la diversité des couleurs. La robe caméo est ainsi créée dans les années 1950 aux États-Unis[9]. C’est en 1930 que les éleveurs américains parviennent à créer une nouvelle variété de persan : le "peke-face" ou "pékinois" pour les éleveurs francophones, qui fait allusion à la race de chien pékinois qui a une tête très plate. La création de cette nouvelle variété engendra de nombreuses controverses en Europe dès 1970, d’un côté les défenseurs du type « anglais » et de l’autre les adeptes du type "américain". Cette polémique concernant ces types de persans existe encore de nos jours.

Les persans unicolores arrivent en France au début du XXe siècle et les premiers élevages commencent durant l’entre-deux-guerres.

Popularité

Dans les années 2000, le persan est le chat de race le plus populaire dans de nombreux pays, bien qu’il perde de plus en plus de terrain face à d’autres races, notamment le maine coon et le bengal. En France, il représente un tiers des chats de race enregistrés en 2007, c’est également la race la plus élevée aux États-Unis et en Angleterre il se place en quatrième position depuis 2006. Toutefois, le persan est la seule race dont les inscriptions au LOOF ont diminué entre 2003 et 2007, et cela de plus d’un quart.

Le développement des persans trop typés a été ralenti. En effet, ces variétés ne semblent pas être très appréciées à cause de leurs particularités physiques. À savoir une tête très plate et des yeux globuleux. De plus, ces chats ont souvent des problèmes aux yeux à cause d’un mauvais fonctionnement de leurs canaux lacrymaux et respiratoire.

C’est aussi le chat de race le plus abandonné, il représente 70 % du total des chats racés abandonnés, probablement à cause de l’entretien quotidien qu’il demande et des maladies rénales dont il peut souffrir.

Corps

Le persan est un chat tout en rondeur de type bréviligne. Son allure générale montre un chat de taille moyenne à grande, massif et court sur pattes. Le corps doit être musclé et sans obésité, avec un dos droit mais pas trop long. Une longueur excessive du dos entraîne des pénalités de la part des juges. Les hanches et les épaules sont rondes et d’une même largeur, avec une poitrine profonde et large, et le reste de l’abdomen arrondi également. L’encolure doit être courte et massive, donnant l’impression que la tête est directement encastrée dans les épaules. Une poitrine trop étroite et un cou court sont considérés comme des défauts en exposition.

Les pattes sont courtes, robustes et bien droites. Les pieds sont grands, ronds et fermes avec des doigts bien serrés. Les standards australien (ACF) et de la World Cat Federation (WCF) précisent que des touffes de poils entre les coussinets sont préférables. La queue, droite et bien fournie, est plutôt courte, mais elle doit tout de même rester proportionnelle à la longueur du corps car une queue trop longue est un défaut
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Tête

La tête du persan est typique de la race et c’est probablement ce qui permet de le reconnaître de loin. Elle est ronde et massive, avec des pommettes saillantes, un museau rond et le crâne formant un dôme. Le menton est fort. D’une manière générale, l’expression du visage est douce. Pour ceci, les os du visage doivent être ronds. Le nez est aussi large que long, aplati et marqué par un stop profond. Si on le regarde de profil, le menton et le nez sont sur une même ligne verticale. Idéalement, le stop est placé entre les yeux et les narines doivent être bien ouvertes pour une bonne respiration. Les sujets présentant une gêne respiratoire sont interdits de tout titre en exposition et donc les narines doivent être bien ouvertes pour permettre une respiration normale.

La mâchoire du persan est plus courte que celles des autres chats. En moyenne, la mâchoire inférieure mesure 2,6 cm de long pour 2,5 cm de large tandis que celle d’un chat de gouttière mesure 3,1 cm de long pour 2,9 cm de large. La mâchoire supérieure mesure 2,75 cm de long pour 2,95 cm de large et respectivement 3,45 cm et 3,5 cm pour un chat de gouttière. Cette différence de taille des mâchoires sans qu’il n’y ait de différence significative de taille corporelle a des conséquences sur la préhension du persan : les croquettes sont avalées en les entraînant avec la face inférieure de la langue, ce qui est très inhabituel chez les chats.

Les yeux sont placés éloignés l’un de l’autre sur la tête. Ils sont grands et ronds et d’une couleur assortie à la robe. La couleur doit être la plus intense possible car trop pâle elle est considérée comme un défaut. Les oreilles sont presque rondes, petites et peu ouvertes à la base et bien espacées sur le crâne. Le contraire entraîne des pénalités. L’intérieur de l’oreille doit être bien fourni en poils.

Certaines associations défendent une forme du visage plus traditionnelle le "doll face" ou "tête de poupée", arguant que les « peke-face » ont d’importants problèmes lacrymaux et respiratoires et qu’il est donc inconvenant de développer de telles variétés. À l’inverse, la fédération canadienne CCA-AFC reconnaît le peke-face comme une classe à part dans la race du persan, où ne sont autorisées que les robes uniformes rousses et tabby rousse.

Robe et fourrure

La fourrure est longue, dense et uniforme sur tout le corps. Les poils doivent mesurer 10 cm en moyenne. Mais leur taille peut aller jusqu’à 20 cm, notamment autour du cou. C’est la seule race ayant les poils longs, toutes les autres étant reconnues comme mi-longues. Le poil est très soyeux, fin, avec un sous-poil abondant donnant un peu de volume. Une collerette est appréciée et elle doit se continuer entre les pattes et même jusque sous le ventre. Pour les expositions, le poil doit être soigneusement préparé et brossé pour éviter des pénalités. Un bon volume est également un bon point. En revanche, toute présence de nœuds est très peu appréciée.

Toutes les couleurs et toutes les robes sont acceptées. Actuellement, plus de 150 variétés de persans sont reconnues, mais il en existe plus de 300. Ce chiffre qui était de 13 variétés reconnues par la FIFé en 1970, n’a cessé d’augmenter puisqu’en 1980, il était déjà de 23. Il existe une explication à ce nombre de variétés important. En effet, chaque combinaison de type de robe et de couleur constitue une variété : un persan bleu tabby est une variété différente du persan roux tabby par exemple.

De nombreux termes techniques permettent de désigner toutes les robes de chat, certains mots sont toutefois propres aux persans. Ainsi, le terme "persans classiques" désigne les robes uniformes, écaille de tortue, smoke, particolore et tabby.

Reproduction

La puberté des femelles persans arrive tardivement. Deux études menées en 1977 et 1978 ont montré que le premier œstrus se trouvait en moyenne entre 10,4 et 12,1 mois et des valeurs comprises entre 4 et 21 mois. Il n’y avait pas de différences entre les persans et les himalayens, mais les races de type oriental comme le burmese ont en moyenne leur premier œstrus plus tôt. Les chats à poil long, dont le persan, sont plus sujets à une fluctuation du nombre de portées en fonction de la saison : un pic de reproduction se produit au printemps et une période d’anœstrus en automne. Toutefois, il est possible de minimiser cette variation en augmentant le temps d’exposition à la lumière de la chatte.

Les portées sont en moyenne de deux à trois chatons selon les statistiques du LOOF et sont de 2,9 à quatre chatons par portée selon des études menées en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Il est fréquent que la femelle ait des difficultés lors de la mise bas. Ces problèmes sont dus au volume important de la tête des chatons, la dystocie qui touche jusqu’à un tiers des naissances. La mortalité des persans est donc plus élevée que la majorité des autres races : selon les études, elle se situe entre 10,8 et 22,1%. Les défauts congénitaux sont cependant rares chez le persan, en comparaison avec d’autres races : il est de 3 à 9 %, tandis que la moyenne sur toutes les races de chat va de 9 à 19,7 %. L’accouchement doit si possible être surveillé. Les persans chinchillas atteignent leur maturité sexuelle plus rapidement que les persans classiques. En comparaison avec le persan classique, le colourpoint est plus actif et plus précoce sexuellement. La femelle colourpoint donne également des portées plus nombreuses.

La plupart des chats persans ne sont pas destinés à la reproduction et seulement 266 mâles contribuent à plus de la moitié des chatons en France. La plupart des mâles reproducteurs font des saillies entre leur première et leur quatrième année, cela pouvant toutefois aller jusqu’à l’âge de 14 ans. Il en va de même pour les femelles mais elles donnent très rarement naissance à des portées lorsqu’elles sont âgées de plus de six ans. On compte qu’en France, 629 femelles donnent naissance à plus de la moitié des chatons persans. Une étude effectuée sur les chats de race en Angleterre montre qu’en moyenne les femelles reproductrices ont 3,1 ans et que presque un tiers d’entre elles sont primipares ; cette étude n’a pas révélé de différences significatives par rapport aux autres races.

Les croisements avec des exotics shorthair sont les seuls autorisés en dehors de la race.

Entretien

L’entretien d’un persan est délicat. Il faut notamment surveiller son alimentation car il est souvent sujet à l’embonpoint. Des fabricants de nourriture pour chats, comme les marques Royal Canin ou Sanabelle, vendent des croquettes spécialisées pour les chats persans : selon leur publicité, ses croquettes ont une forme ovale adaptée au palais du chat et une formule alimentaire permettant de protéger le système rénal et de donner un poil soyeux.

Le persan a des poils longs, fins et denses, il faut par conséquent le brosser quotidiennement. Sans quoi, ces poils s’emmêlent et dans le pire des cas, les propriétaires de persans sont forcés de tondre leur animal. Pour un toilettage professionnel, il est conseillé d’utiliser au moins trois peignes différents : un à dents très espacées pour le dos et la queue, un avec des dents courtes très resserrées pour le visage et les parties sensibles et enfin un peigne intermédiaire pour les autres parties du corps, comme les flancs. Un bain mensuel est également indispensable au maintien de sa fourrure, certains éleveurs conseillant un bain par semaine. Il existe de nombreux shampoings professionnels adaptés aux couleurs des robes et des conditionneurs permettant de protéger le poil. Des traitements blanchissants permettent également d’obtenir une robe immaculée pour le persan blanc, bien que son utilisation doive rester parcimonieuse. Enfin, le séchage au sèche-cheveux est considéré comme une étape importante puisqu’il s’agit alors de donner du volume à la fourrure. Lors d’une exposition, l’éleveur peut également utiliser des sprays pour redonner du volume à la fourrure ou diminuer l’effet de l’électricité statique.

La robe écaille de tortue a la particularité d’être plus facile d’entretien, car faisant moins de nœuds ; les chatons naissent avec un sous-poil gris qui disparait durant la croissance.

Outre le lavage, une coupe des poils peut être effectuée afin de mettre en valeur la forme ronde du visage et des yeux, la force du menton, etc.. La coupe peut permettre de gagner quelques points dans la catégorie "Aspect général", qui demande un persan d’aspect raffiné, qualité assez subjective. Des ciseaux spéciaux pour le persan ont même été élaborés en association avec L’amicale européenne des persans.

Les yeux du persan ont tendance à pleurer et doivent donc être nettoyés matin et soir. Les oreilles, également assez fragiles, sont à nettoyer toutes les deux semaines environ.

Santé

La santé du persan est fragile. En effet de nombreuses maladies touchent les yeux comme le séquestre cornéen (maladie propre aux chats) qui est assez fréquent chez les persans. Une étude menée sur 251 chats malades a montré que les tumeurs mammaires des persans sont principalement des fibroadénomes et des adénomes. En matière de reproduction, il a été remarqué que la chryptorchidie bilatérale, entraînant une stérilité totale, est plus fréquente chez le chat persan que pour toute autre race de chat. Le persan est également prédisposé à la cardiomyopathie hypertrophique du chat. Le persan bleu smoke à yeux jaunes peut être atteint d’une maladie génétique rare, le syndrome de Chediak-Higashi, une maladie hématologique qui se transmet de manière récessive.

En raison de ses poils longs, le chat persan est particulièrement vulnérable aux parasites tels que les puces. Il est prédisposé à la teigne, notamment par l’action de Microsporum canis.

 

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Persan (chat) de Wikipédia en français (auteurs)

Peterbald
Oriental shorthair ou Chat oriental