Non, tous les Suisses ne mangent pas du chat, ni du chien
Le 01/12/2014
Plus de 20 000 personnes auraient signé une pétition pour faire interdire la consommation de viande de chat en Suisse. Une pratique pourtant très peu répandue.
Tout a commencé par un coup de sang de Tomi Tomek, fondatrice et présidente de l’association SOS Chats Noiraigue, en Suisse. Persuadée que 3% de ses concitoyens mangent en cachette des chats et des chiens, l’amie des animaux décident de lancer une pétition pour l’interdire.
Pour l’activiste, si les Suisses mangent du chien, c’est pour en faire des saucisses, efficaces contre les rhumatismes. Les civets de chats seraient quand à eux réservés aux repas de Noël, notamment « dans les cantons de Berne, de Lucerne, et du Jura ». Des informations qui auraient été confirmées à la présidente de SOS Chats Noiraigues par une conseillère fédérale et l’Office vétérinaire fédéral. Diable.
Scandalisée, Tomi, qui vit entourée de plus de 140 chats, lance sa pétition fin août (sur papier…) pour réclamer une interdiction formelle de la consommation de viande de chats et de chiens. Une pétition qui remporte un certain succès: entre 16 000 et 23 000 signatures, selon les sources, dont celle de Brigitte Bardot. Dans un livre paru en 2012, l’actrice qualifie Tomi et sa compagne de « soeurs de combat », et de « pasionarias formidables ». Fichtre.
Pas d’emballement, l’adresse qui figure sur ce document est celle de la Fondation de Brigitte Bardot, pas son adresse personnelle.
Pas d’emballement, l’adresse qui figure sur ce document est celle de la Fondation de Brigitte Bardot, pas son adresse personnelle.
Peut-être un peu dépassée par le succès de son intitiative en faveur de nos amies les bêtes, Tomi Tomek a fini par reconnaître qu’elle n’était pas très sûre de son chiffre de 3% de mangeurs de chats et de chiens, fourni par une association alémanique… « C’est sans doute plutôt 1% ou 1,5% », a t-elle précisé au journal suisse Le Matin. Un historien de la gastronomie alpine, Dominik Flammer, a de son côté précisé au journal que ces allégations lui semblaient complètement fausses. Et de conclure un brin provocateur: « Et quand bien même? Les tabous alimentaires sont culturels. En Asie par exemple il est impensable de manger du cheval ». Pas faux.
Mais il en faudra sans doute plus pour désarçonner Tomi Tomek, qui n’en est pas à son coup d’essai. En 2013, elle avait déjà obtenu l’interdiction de la commercialisation des peaux de chats. La Neu(chât)eloise a aussi organisé une campagne pour faire stériliser les matous errants, un happening pour défendre un chien dangereux condamné à l’euthanasie, ou bien encore dénoncé des acteurs pornos coupables de zoophilie… Miaou!
Source : L’Express