Natacha Harry : «Il faut faire évoluer le statut juridique de l’animal»

Natacha Harry : «Il faut faire évoluer le statut juridique de l’animal»

Le 19/03/2014

Présidente bénévole de la SPA depuis juin 2013, Natacha Harry a lancé cette année un vaste programme de modernisation de l’image et des infrastructures de l’association.

«Faire peau neuve». C’est le but assumé résolument par Natacha Harry, présidente de la SPA, alors que la célèbre institution du boulevard Berthier fêtera l’année prochaine ses 170 ans. Cette vétérinaire et journaliste l’assure: les années noires de la mise sous tutelle judiciaire (2009-2013) sont oubliées. Désormais, administrateurs et bénévoles se tournent vers l’avenir. Rénovation des refuges, modes d’adoption inédits, ouverture de nouvelles antennes, supports de sensibilisation originaux, etc. Pour lefigaro.fr, la jeune femme passe en revue les futurs chantiers de l’association et revient sur les incidents récents qui ont relancé le débat sur la condition animale en France.

LE FIGARO. – La SPA sort de trois années de mise sous tutelle judiciaire. Vous avez été élue en juin 2013 à la tête d’un nouveau conseil d’administration. Comment envisagez-vous l’avenir?

NATACHA HARRY. – Avec sérénité et détermination. La page est désormais tournée. En 2013, les adoptions ont augmenté de 8% par rapport à 2013. Aujourd’hui, l’association n’aspire qu’à recoller à ses fondamentaux, à savoir le recueillement, la protection et le placement des animaux abandonnés ou maltraités auprès de propriétaires. Pour ce faire, elle doit moderniser ses infrastructures et accroître sa visibilité auprès du public. Les chantiers que nous avons lancés depuis janvier vont dans ce sens.

Quels sont ces chantiers exactement?

Nombre de nos refuges ou dispensaires, trop vétustes, ne respectent plus les normes d’accueil en vigeur. Dans les prochaines semaines, nous allons mettre en oeuvre un vaste plan de rénovation de ces infrastructures (56 refuges, 12 dispensaires) qui s’étalera sur trois ans, entièrement financé par nos fonds propres. En parallèle, de nouvelles antennes seront ouvertes à Valence et Ajaccio, où l’association n’est pas encore représentée. Nous allons investir le terrain de la sensibilisation avec la parution, le 22 avril, de quatre ouvrages ludiques à destination des familles souhaitant faire une démarche d’adoption. Enfin, l’association va mettre en place très prochainement un contrat inédit baptisé «famille d’accueil», afin que nos pensionnaires les plus anciens aient la chance de trouver à leur tour un toit.

Quels sont les détails de ce contrat?

Ces pensionnaires en question, un petit groupe d’environ 500 chiens et chats, ne trouvent pas repreneur pour des raisons diverses: pathologies, âge avancé, morphologie disgrâcieuse, etc. Pour favoriser leur réinsertion, les candidats à l’adoption se verront proposer une prise en charge intégrale des frais médicaux et alimentaires liés aux animaux. En clair, ces derniers seront «placés» dans une famille, mais resteront la propriété de l’association qui assumera tous les frais.

Quel regard portez-vous sur les cas de maltraitance qui ont récemment fait l’actualité («lancer» de chat filmé, entres autres) et sur la mobilisation massive des internautes?

Je condamne évidemment ces actes et j’applaudis la réaction des citoyens et de la justice. Notre société est devenue très sensible à ces questions. Malheureusement, les politiques, eux, sont beaucoup plus lents à légiférer. Selon moi, la seule solution pour limiter de tels comportements consisterait à faire évoluer le statut juridique de l’animal et à définir des peines connues de tous.

Source : Le Figaro

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