Le chat contrôle les souris grâce à… son urine

Le chat contrôle les souris grâce à… son urine

Le 17/07/2015

Au jeu du chat et de la souris, c’est le matou qui domine en marquant son territoire. Une étude russe montre en effet que les rongeurs ayant grandi au contact d’urine de chat perdent tout réflexe de fuite face à leur prédateur historique.

TOM ET JERRY. Griffes acérées, lâcher de poils de chat (au grand désespoir des allergiques) ou encore miaulements implorants… le chat domestique est doté d’un arsenal guerrier des plus convaincants. Mais on a découvert il y a peu que le félin dispose aussi d’une arme chimique remarquable : son urine. Son effet ?

Endormir la vigilance de l’ennemi dès sa plus tendre enfance. Les souriceaux exposés deviennent ainsi des adultes inconscients qui ne fuient plus le prédateur, prêts à se jeter tout droit dans la gueule du loup, si l’on peut dire.

La L-félinine, piège à rongeurs

Selon l’étude de l’institut d’écologie et d’évolution A.N. Severtsov de Moscou, le pipi de chat contiendrait en fait une molécule odorante particulière, baptisée L-felinine. “Nous savions déjà qu’elle était capable interrompre la gestation et de réduire la taille des portées chez la souris”, explique Vera Voznessenskaya, l’une des auteurs. Elle n’affecte pourtant pas que la reproduction, mais aussi le comportement des jeunes. Pourquoi ? « Les souriceaux de moins de 2 semaines sont allaités », poursuit la chercheuse. « Il se produit alors un phénomène de renforcement positif ».

Introduit par le psychologue B.F. Skinner, pionnier des sciences comportementales, le renforcement est un procédé qui augmente la probabilité de répétition d’un comportement. Ainsi, le renforcement positif consiste en l’association d’un stimulus agréable (dans le cas des souriceaux, l’allaitement, allant de pair avec un comportement infantile) avec l’odeur d’urine de chat. De sorte que les rongeurs sont plus enclins à se montrer soumis au chat par la suite.

Souris charmée, mais toujours aussi stressée

Mais de façon plus surprenante, si le contact avec la L-felinine altère le comportement de la proie, elle ne modifie pas sa réponse physiologique face au félin. « Une exposition précoce à l’odeur modifie la réaction comportementale, mais pas la réaction physiologique de la souris », souligne encore Vera Voznessenskaya. « En fait, exposées ou non, elles présentaient face au prédateur les mêmes taux élevés de corticostérone, l’hormone du stress ». Charmée dans sa jeunesse par les effluves de pipi de chat, la souris perd ainsi le réflexe de s’échapper. Mais continuera toute sa vie à avoir du chat… une trouille bleue.

Source : Sciences et Avenir

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