La santé animale, un marché rentable et peu risqué

La santé animale, un marché rentable et peu risqué

Le 18/05/2012

Avec des marges opérationnelles de l'ordre de 25 % à 30 %, la rentabilité du secteur vétérinaire est aussi élevée que dans la santé humaine.

Avec 20 milliards de dollars de ventes annuelles, la santé animale n'est qu'une goutte d'eau par rapport à l'énorme marché des médicaments pour humains, proche de 900 milliards de dollars. Mais le secteur séduit. Six grands groupes pharmaceutiques, Pfizer, Merck, Sanofi, Lilly, Bayer et Novartis, en détiennent 60 % et sont présents, en général, sur les deux marchés principaux. L'américain Pfizer domine le segment des bêtes de «rente», veaux, vaches, cochons et autres couvées qui représentent 60 % du marché vétérinaire. Merial, la filiale que Sanofi a dû renoncer, pour des soucis de concurrence, à marier avec le pôle animal de Merck, est leader pour les animaux de compagnie.

«La médecine animale est une activité moins risquée que la santé humaine», note Loïc Plantevin, associé de Bain et Company, en charge du pôle santé. Les coûts de recherche et développement y sont plus faibles et la probabilité de donner naissance à un nouveau traitement plus élevée. Certes, aucun médicament n'atteint les chiffres d'affaires des produits vedettes de la santé humaine. Le traitement animal le mieux vendu, l'antiparasitaire Frontline de Merial, la filiale de Sanofi, dépassait tout juste le milliard de dollars en 2010, au top de ses ventes. Mais il ne craint pas vraiment la concurrence des génériques. Le laboratoire français Vetoquinol, dixième groupe vétérinaire mondial, n'espère ainsi tirer qu'un chiffre d'affaires limité à quelques millions d'euros du concurrent Flevox, qu'il commercialise depuis trois mois. Les marques ont tant d'importance pour ces traitements financés directement par les propriétaires d'animaux, que les génériques grignotent de très faibles parts de marché sur les médicaments principaux.

«Avec des marges opérationnelles de l'ordre de 25 % à 30 %, la rentabilité du secteur vétérinaire est aussi élevée que dans la santé humaine», ajoute Loïc Plantevin. Autre avantage, «beaucoup de technologies développées pour la santé humaine sont recyclées dans l'univers animal, à moindres frais, les anti-infectieux par exemple», détaille l'associé de Bain.

Intérêt des financiers

En dépit du bond des ventes de certains laboratoires – la division santé animale de Merck a crû en 2011 de 11 %, à 3,3 milliards de dollars -, la croissance du secteur ne devrait pas dépasser 5 % dans les prochaines années. Elle sera portée par les pays émergents, qui représentent aujourd'hui 31 % du marché. Par l'Asie, en particulier, où la demande pour les animaux de rente est en forte croissance et atteint même 35 % par an pour la volaille.

À la recherche d'un nouveau souffle et désireux de se recentrer sur son cœur de métier, Pfizer cherche à tirer le meilleur parti de sa filiale animale, valorisée, selon les analystes financiers, entre 15 et 20 milliards de dollars. Mais son patron, Ian Read, hésite encore entre une simple scission et une cession aux laboratoires qui la convoitent, Bayer ou Novartis, par exemple.

Les investisseurs financiers lorgnent également ce marché où la France compte plusieurs laboratoires de taille mondiale, dont le numéro huit Virbac (623 millions d'euros de vente en 2011). Sagard Private Equity est entré en juillet 2010 au capital de Ceva, ex-filiale de Sanofi-Aventis détenue par son management, aux côtés notamment de Natixis Private Equity. OFI Private Equity (devenu Eurazeo PME) a pris une participation dans IMV Technologies, leader mondial de l'équipement pour l'insémination artificielle animale (IA). Cette société basée à L'Aigle, en Normandie, détient 70 % du marché mondial pour l'insémination artificielle bovine et 60 % de celui de l'insémination artificielle avicole.

Source : Le Figaro

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