En France une législation stricte gère la population des chiens errants

En France une législation stricte gère la population des chiens errants

Le 17/04/2012

En Europe, le nombre de chiens errants oscillerait entre 100 et 150 millions. Sur les 27 pays membres de l'Union, 16 sont victimes d'une surpopulation. Qu'en est-il en France? Jean-François Legueulle, délégué générale de la Fondation 30 millions d'amis, répond.

La situation est alarmante: il y aurait entre 100 et 150 millions de chiens errants en Europe selon l'association l'European Society of Dog and Animal Welfare (ESDAW). La France connait-elle ce fléau? Comment enrayer ce phénomène international? Jean-François Legueulle, délégué général de la Fondation 30 millions d'amis, présente un état des lieux de la situation ainsi que des solutions.

Les chiens errants représentent-ils une menace en France?

Non, car grâce à une législation efficace et rigoureuse, en France, leur surpopulation est évitée. Notre réglementation est composée de quatre grands points: prise en charge obligatoire par la mairie ou la municipalité du chien errant signalé, transfert de l'animal dans un lieu de dépôt pendant 8 jours maximum, recherche active par la fourrière de son propriétaire et en cas d'échec, placement de celui-ci dans une association pour la protection animale afin d'envisager une adoption. Cependant, comme 100 000 chiens sont abandonnés chaque année, dont 60 000 pendant la période estivale, certains refuges sont parfois surchargés et obligés de recourir à l'euthanasie. La surpopulation des chiens errants touche essentiellement les DOM-TOM où la relation à ces chiens n'est pas la même. L'animal appartient aux villages ou aux rues et il n'y a pas de liens affectifs ou de soins donnés. La crise financière n'arrange pas la situation!

Quelles actions mènent votre fondation en France?

En France, au quotidien, notre fondation aide les 300 structures d'accueil ou refuges, en investissant plus de 2 millions d'euros par an: nourriture, frais de vétérinaire et travaux. Mais nous agissons également à l'étranger, notamment en Ukraine où l'opinion publique s'est émue des euthanasies massives contre les chiens errants organisées par le gouvernement, en prévision de L'Euro 2012 et de l'affluence des touristes. En collaboration avec une association autrichienne "Vier Pfoten" et le ministre ukrainien de l'écologie, notre fondation a rassemblé 250 000 euros pour créer six cliniques mobiles parcourant le pays. Ces structures proposent actuellement des campagnes de stérilisation et de vaccination. L'Euro 2012 terminé, elles resteront sur place afin de surveiller le comportement des autorités Ukrainiennes. Les euthanasies, bien souvent barbares, doivent cesser.

Comment enrayer la surpopulation en Europe?

Les seules méthodes efficaces sont l'identification, la stérilisation et la vaccination des chiens. Ce sont d'ailleurs les solutions officielles préconisées par l'organisation mondiale de la santé. L'éducation des propriétaires est primordiale également. Il faut les sensibiliser au drame de l'abandon et les obliger à tatouer, vacciner et stériliser leurs animaux. Evidemment, toutes ces initiatives ont un prix: une stérilisation coûte une centaine d'euros. En conséquence, il faudrait que l'UE ou ses états membres réservent un budget à cet effet. L'euthanasie, quant à elle, ne sert à rien! Elle réduit, sur le coup, la population des chiens errants mais ne donne aucun résultat à long terme. Les chiens se reproduisent vite et une autre génération remplacera l'ancienne.

L'union Européenne a-t-elle pris la mesure du problème?

Non, l'union Européenne ne se préoccupe pas du sort des animaux de compagnie. Elle considère, sans doute, que c'est aux Etats membres de légiférer, en toute autonomie sur le sujet. Cependant, une récente déclaration rédigée par cinq députés (deux Roumains, un Polonais, un Allemand et un Espagnol) a été adressée à la Commission européenne ainsi qu'aux pays membres de l'Union, le 13 octobre 2011, afin de proposer des solutions. Elle prouve qu'il y a bien un problème. Cette déclaration de principe n'a pas de valeur juridique, certes, mais elle symbolise un premier pas vers une éventuelle législation européenne, prenant en compte le bien-être animal. 

Source : L'Express

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