Des robots pour mieux comprendre les animaux
Le 06/11/2015
Utiliser des robots pour mieux étudier les animaux.
C’est de cette manière que l’éthologie, domaine biologique qui s’applique à étudier le comportement animal, développe une nouvelle approche.
ETHOLOGIE. Afin de mieux comprendre l’éthorobotique, Sciences et Avenir a posé quelques questions à Emmanuel de Margerie, chercheur au CNRS au laboratoire EthoS (Ethologie Animale et Humaine) et à l’Université Rennes 1.
Qu’est-ce que l’éthorobotique ?
C’est une nouvelle approche du comportement animal qui consiste à mettre en présence de ces derniers des machines manifestant certains comportements (mouvements ou sons). Dans le cadre d’une expérience d’éthorobotique, on mesure donc la réponse des animaux à ce type de stimuli.
En quoi les robots peuvent-ils permettre une meilleure étude de certains comportements animaux ?
L’expérimentateur contrôle complètement chaque facette du comportement de ces machines. Dans le cas de robots autonomes tout cela est écrit dans le programme embarqué. Cependant, il faut d’abord s’assurer que le robot est intégré socialement dans le groupe d’animaux et cela n’est pas toujours facile. Mais une fois que cela est fait, l’expérimentateur contrôle finement l’un des membres du groupe : le robot. Pour celui qui veut comprendre les règles de fonctionnement social d’une espèce animale, l’éthorobotique est une méthode très séduisante et prometteuse, car elle offre un contrôle total et indépendant des différentes variables comportementales.
Quels types de robots sont utilisés ?
Il y a principalement deux types de robots utilisés en éthorobotique. Parfois ce sont des machines simples qui exécutent un comportement en boucle ou répondant à des commandes à distance. Mais il y a aussi des machines plus autonomes dont le comportement dépend de leur environnement et de celui des animaux, sans intervention humaine directe pendant l’interaction.
Est-il possible que l’utilisation de robots devienne systématique en éthologie ?
Les robots devenant de plus en plus accessibles et « open source », l’éthorobotique a de bonnes chances de se répandre dans les laboratoires d’éthologie et d’écologie comportementale. Toutefois c’est une méthode assez lourde car il faut pouvoir faire fonctionner simultanément plusieurs robots en évitant les pannes. Par exemple, il serait difficile de concevoir des robots mobiles autonomes capables d’interagir efficacement avec des animaux sauvages en conditions naturelles. En ce sens l’éthorobotique a peu de chance de remplacer l’éthologie de terrain à court ou moyen terme.
Source : Sciences et Avenir