Comment les animaux sauvages affrontent le froid
Le 27/12/2013
Les journées courtes et froides de l’hiver rendent les animaux sauvages plus vulnérables. Du changement de régime à l’hibernation en passant par la migration, ils survivent grâce à des stratégies astucieuses.
Plus que le froid ou le manque de lumière, c’est surtout l’offre très limitée en nourriture durant l’hiver qui force les animaux sauvages à faire preuve d’ingéniosité, explique à l’ats Robert Zingg, spécialiste au Zoo de Zurich. Si les oiseaux migrateurs ont les moyens de voler vers des contrées plus clémentes, les autres animaux sont souvent obligés de changer leurs habitudes alimentaires.
Durant l’hiver, les dévoreurs d’insectes deviennent végétariens: ils se nourrissent de graines, de noix et de baies. Ceux qui préfèrent l’herbe fraîche se reportent sur les petites branches, l’écorce des arbres ou les lichens.
Autres espèces, autres stratégies: à l’image des écureuils, nombre de mammifères stockent des provisions dans une cachette pour passer un hiver tranquille. D’autres portent leurs provisions dans leur organisme sous forme de graisse accumulée à l’approche de la saison froide.
Le rôle du métabolisme
Ces réserves de graisse permettent à leur propriétaire d’économiser son énergie, une nécessité vitale pour les mammifères qui en dépensent l’essentiel en produisant de la chaleur pour maintenir leur température corporelle à 37 degrés. Leur métabolisme tourne alors à plein régime. Chez d’autres, le pelage épais ou les phases de repos visent le même but, explique Robert Zingg.
La survie dans le froid tient de l’exploit pour les petits mammifères, qui, sans une température corporelle de 39 degrés ne passeraient pas l’hiver. Parmi eux, les musaraignes, d’un poids de 5 à 25 grammes, n’ont en effet pas les moyens de constituer de véritables réserves.
La nature a donné d’autres facultés à ses «extrémistes du sang chaud», comme les décrit Robert Zingg. Leur fréquence cardiaque peut atteindre 500 battements par minute. Les musaraignes partent très brièvement et à intervalles serrés à la recherche de nourriture, puis réduisent leur métabolisme au mode de veille. Elles gisent alors immobiles.
Cette léthargie fait baisser la température corporelle sous la moyenne. Plusieurs espèces animales connaissent de telles phases de léthargie qui peuvent survenir à des degrés divers, de quelques heures par jour à un mois entier.
Jusqu’à 7 mois de sommeil
L’hibernation constitue une autre mesure d’économie d’énergie. Ours et blaireaux en sont coutumiers. Ces plantigrades se reposent durant l’hiver dans une cavité, «équipés» d’une importante réserve de graisse.
Hérissons, chauves-souris et marmottes pratiquent une hibernation extrême: leur forte baisse de température leur permet de dormir pendant six mois dans leur terrier ou leur grotte. Le record en la matière est toutefois détenu par les loirs gris (Glis glis). Ces petits rongeurs de la taille d’un rat hibernent pendant sept mois.
Source : ATS