Chiens, chats… pour eux non plus “les antibiotiques, c’est pas automatique“ !
Le 16/09/2014
Comme en santé humaine, le mésusage des antibiotiques chez les animaux domestiques peut s’avérer dangereux pour nos compagnons, mais également pour nous.
Chiens, chats, furets, chevaux… les animaux de compagnie sont près de 63 millions dans notre pays. Avec plus d’un foyer sur deux en possédant, la France se hisse même en tête du palmarès européen. Si ces animaux sont indéniablement source de bonheur et de joie pour leurs maîtres, il leur arrive aussi parfois de tomber malades et de souffrir d’une infection bactérienne. La guérison passe alors le plus souvent par un traitement antibiotique, prescrit par le vétérinaire. Problème : trop ou mal utilisés (interruption avant le nombre de jours prescrits), les antibiotiques deviennent inefficaces, en santé animale comme en santé humaine.
« ANTIBIOTIQUES CRITIQUES ». Pis, certaines bactéries peuvent même apprendre à leur résister, rendant tout traitement futur impossible. Ce qui est particulièrement dangereux en cas d’antibiotiques critiques, comme les céphalosporines de 3ème et 4ème génération et les fluoroquinolones, puisque que ces antibiotiques sont les seuls traitements envisageables pour certaines maladies infectieuses chez l’homme.
Réduire de 25 % en 5 ans les antibiotiques en médecine vétérinaire
Afin de lutter contre cette antibiorésistance en santé animale, le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt a mis en place en 2012 le plan Ecoantibio qui vise à réduire de 25 % en 5 ans l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire. Mise en place depuis lundi 15 septembre 2014, la 13e mesure de ce plan veut rappeler aux détenteurs d’animaux de compagnie que, tout comme en médecine humaine, le recours aux antibiotiques ne doit se faire qu’après un examen médical et sur prescription. Une mesure qui se manifeste sous forme d’une campagne de communication pointant les bonnes pratiques sanitaires.
À savoir, en premier lieu, quelques règles d’hygiènes simples, qui permettent de limiter, voire d’éviter, la multiplication et la transmission de bactéries responsables d’infections. Comme par exemple laver l’animal quand il est sale, désinfecter ses plaies, maintenir propre son lieu de vie…
Mais aussi, en second lieu, respecter les indications du vétérinaire : dose prescrite, durée du traitement (même si l’animal va mieux avant le nombre de jours prescrits), ne pas réutiliser les antibiotiques d’un précédent traitement en automédication…
ENSEIGNEMENT. De leur côté, les écoles sensibilisent également les futurs vétérinaires à la prescription des antibiotiques lorsqu’ils sont nécessaires et incontournables, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas d’autres alternatives de traitement. L’école vétérinaire de Toulouse s’engage ainsi dans la formation continue des vétérinaires quant à la bonne utilisation des antibiotiques : depuis 2013, un module de 3 heures, co-organisé par le ministère de l’agriculture et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) est proposé.
Cet ensemble de mesures concrètes devrait satisfaire les amis des animaux… mais également la Fédération de la boucherie hippophagique de France, inquiète lors du scandale de la viande de cheval (pour rappel, présente dans des plats étiquetés « bœuf »), puisque les chevaux en question n’étaient pas tous issus de la filière viande. À commencer par son président qui trouve dommage que les chevaux de loisir soient « surmédicalisés », ce qui les rend « impropres à la consommation » en fin de vie.
Source : Sciences et Avenir