Arno Klarsfeld s’engage pour les animaux: les politiques, eux, sont rongés par les lobbies
Le 10/07/2013
En France, nous avons les Droits de l’Homme, mais toujours rien sur les droits des animaux. Sur Le Plus, Arno Klarsfeld a lancé un appel : il faut inscrire ces droits dans la Constitution pour venir à bout, notamment, de la corrida et la chasse à courre. David Chauvet, vice-président de l’association « Droits des Animaux », lui répond.
De nos jours, la catastrophique condition animale préoccupe une part de plus en plus grande de nos concitoyens, ce qui se traduit parfois par un engagement de la part de personnalités médiatiques. On ne peut que se réjouir lorsque des personnages comme Arno Klarsfeld prennent leur plume pour plaider la cause des animaux.
L’auteur invoque Pythagore, qui, comme d’autres philosophes de l’antiquité – tels Empédocle, Plutarque, Celse ou Porphyre – n’était pas indifférent au sort des animaux, ce qui démontre que la question ne date pas d’hier.
Aujourd’hui, alors que la violence sur les animaux est de moins en moins tolérée, et qu’on en parle de plus en plus, on pourrait s’attendre à ce que leur sort s’améliore. Pourtant il n’en est rien. C’est même le contraire. Pourquoi ? La réponse, à laquelle Arno Klarsfeld fait allusion à la fin de son article, est aussi banale que préoccupante.
La classe politique est rongée par les lobbies
Ce qui bloque en France, c’est la classe politique. Dans son immense majorité, elle est au mieux inconsciente de l’importance morale et sociale de la question animale, au pire acquise aux lobbies qui persécutent les animaux, par électoralisme ou par clientélisme.
La question qui se pose est évidemment celle du fonctionnement démocratique de notre pays, rongé par les lobbies. Ceux de la viande, de la chasse ou de la corrida sont bien placés dans les instances du pouvoir. Le lobbyiste officiel des chasseurs, Thierry Coste, peut même se vanter ouvertement de ses exploits, sans que personne ne réagisse. Bref, une République exemplaire.
Les animaux ne sont pas rentables électoralement
Il est vrai que la cause animale intéressera nos politiques quand elle sera devenue rentable électoralement. Mais cela doit interroger les défenseurs des animaux. Pas seulement les militants associatifs, mais aussi les simples citoyens qui, s’ils veulent voir un jour s’alléger le fardeau des animaux, doivent interpeller élus et candidats sur la question. Ils peuvent aussi penser à l’alléger eux-mêmes, ce fardeau, en oubliant la viande, même si, concédons-le, les publicitaires ne leur faciliteront pas la tâche.
A l’heure où notre pays tolère que certains, tels des enfants idiots, s’amusent à torturer les animaux, dans les arènes ou ailleurs, méditons sur cette maxime de Kundera :
« Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. »
Le moins qu’on puisse dire au sujet de ce test, c’est que nos chers politiques l’ont raté.
Source : Le Nouvel Obs