A Gaza, les animaux aussi meurent

A Gaza, les animaux aussi meurent

Le 16/08/2014

L’unique zoo de la bande de Gaza n’a pas été épargné par les tirs israéliens. Les carcasses d’animaux jonchent le sol et le lieu semble à l’abandon.

Dans le film Girafada, l’une des deux girafes du zoo de Cisjordanie mourait et un petit-garçon réussissait à faire venir un mâle d’Israël, pour lui tenir compagnie. Un film en guise de message de paix pour la région.

Mais l’histoire qui se joue au zoo de Gaza est moins poétique. Une puanteur macabre plane au-dessus du zoo d’Al-Bisan dans la bande de Gaza. Les relents de putréfaction se mêlent aux effluves des cages négligées depuis des semaines. Les animaux aussi ont été pris entre deux feux au cours de la guerre. Des lions encore en vie mais en état de sidération recherchent un peu d’ombre dans leur enclos. Non loin, les carcasses de deux singes verts pourrissent dans l’herbe. n pélican harcelé par les mouches se blottit dans le coin d’un autre enclos partagé avec un canard et un petit crocodile, inerte mais vivant lui aussi dans quelques centimètres d’eau stagnante. Ailleurs encore, un babouin apathique cohabite avec le cadavre desséché d’un congénère. Comme tant d’autres lieux, le zoo et le village touristique d’Al-Bisan dans lequel il s’inscrit au nord de la ville de Gaza ont subi les outrages de la guerre.

Cadavres d’animaux

Le gouvernement du Hamas a fait construire le village en 2008 pour divertir la population d’un territoire soumis au blocus israélien, où les épreuves sont nombreuses et les distractions sont rares. Les familles de Gazaouis y venaient voir les animaux plus ou moins exotiques ou se relaxer à la cafétéria.

Al-Bisan n’a plus grand chose de distrayant. Les cadavres d’animaux y sont disséminés au milieu des clôtures démantelées par les frappes et des restes cabossés de lanceurs de roquettes qui pourraient expliquer pourquoi le parc a essuyé la fureur du ciel.

Lance-roquettes autour du parc

« C’était vraiment magnifique avant la guerre ici. Il y avait des arbres, beaucoup de vert, des palmiers. C’était un endroit pour les enfants, avec des jeux et des aires pour les familles », dit le gardien du zoo Farid al-Hissi. Farid a décroché son poste parce qu’il avait une expérience de gardien de zoo dans le sud d’Israël et parce qu’il aime les animaux. Il est sous le choc. « Huit singes ont été tués. Une autruche aussi. L’enclos aux lions est dévasté et le zoo est complètement détruit », se lamente-t-il.

Les bombardements ont écrasé les locaux administratifs et déraciné des palmiers ombrageant l’allée menant aux animaux. L’enclos aux lions dont le toit s’est écroulé sous le souffle des bombes « ressemble à une prison maintenant », dit-il. Silencieux, un lion et une lionne ne se lèvent que quand Farid leur jette deux poulets morts. A quelque distance, sept chiens sauvages tournent frénétiquement dans un enclos répugnant de trois mètres sur trois. Le zoo n’a pas servi de champ de tir aux combattants palestiniens, proteste-t-il.

Pourtant des dispositifs de lancement de roquettes reposent sur le pourtour du parc, près d’un grand bâtiment également touché par les frappes israéliennes. Certains ont l’air encore chargés de projectiles. « Il y avait peut-être une base aux alentours d’Al-Bisan ou pas loin », en tout cas pas dans le village même, « mais c’est tout le village que l’ennemi (israélien) a décidé de punir », dit le directeur Shadi Hamad.

Source : TF1

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