Cause animale : sept candidats répondent à 30 Millions d’Amis

Cause animale : sept candidats répondent à 30 Millions d’Amis

Le 04/04/2012

La fondation 30 Millions d'Amis a publié mardi les réponses des candidats à son questionnaire sur leurs projets en faveur des animaux.

Les animaux, oubliés de la campagne présidentielle ? 30 Millions d'Amis vient d'y remédier. La fondation vient de publier les réponses des candidats à son questionnaire spécial « amis des bêtes ». Dix questions pour dix prétendants à l'Elysée : l'occasion d'exprimer ses positions sur des sujets comme la corrida, l'expérimentation animale, la lutte contre le trafic d'animaux de compagne, le transport et l'abattage des animaux de ferme ou la corrida.
Seuls Marine Le Pen (FN), Jean-Luc Mélenchon (FG) et Jacques Cheminade ne se sont pas prêtés à l'exercice.

> SUR LE TRAFIC D'ANIMAUX DE COMPAGNIE

Interdire l'importation des animaux de compagnie et leur commercialisation en animalerie ? Seul Philippe Poutou (NPA) l'envisage « dans la mesure où il s’agit d’importation marchande ou quand les conditions générales de contrôle sont inférieures à celles exercées sur le plan national ». « Ces animaux ne doivent pas être traités comme une marchandise, au même titre qu’un bien matériel », ajoute le candidat anticapitaliste.

François Hollande (PS) et Eva Joly (EELV) défendent eux un meilleur contrôle des importations. « Je crains que ces interdictions favorisent la prolifération d'un marché illégal de commerce animalier qui aggraverait les conditions de traitement des animaux concernés », explique la candidate écologiste, rejointe par le socialiste.

Comme François Bayrou (MoDem), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la république) entend lui « limiter au maximum l'importation et leur commercialisation (…), dans la mesure où les conditions sanitaires des animaux importés ne répondraient pas à des exigences au moins égales aux nôtres. ».

Nicolas Sarkozy (UMP) veut une réponse européenne au problème. « Il est indispensable de bâtir un consensus européen sur la nécessité d'un meilleur encadrement des règles de commercialisation des animaux et coordonner à l’échelle européenne, pour être plus efficace, la lutte contre les trafics », affirme-t-il.

> SUR L'EXPÉRIMENTATION ANIMALE

La plupart des candidats s'affirme favorable à la recherche de nouvelles méthodes pour limiter le recours aux expérimentations animales.

Seuls, Eva Joly et François Bayrou font entendre leur différence. La candidate EELV «entend regarder filière par filière les suppressions d'expérimentations animales réalisables immédiatement». De son côté, François Bayrou veut limiter l'expérimentation animale au champ médical. Il entend par conséquent interdire « au plus vite » les expérimentations pour les produits cosmétiques et ménagers, « totalement inacceptables à ces yeux ».

> SUR LA CORRIDA

Corrida, même combat pour Eva Joly et Nathalie Arthaud. « Je suis personnellement choquée par la tauromachie, (…) sa continuation relève d'un anachronisme», affirme la candidate EELV, pour qui « l'interdiction de cette pratique doit passer par un débat et l'organisation de référendums locaux ». « Il n'est pas légitime de se divertir d'un spectacle qui occasionne des sévices aux animaux », ajoute la candidate LO.

Opposés « à titre personnel » à cette pratique, Nicolas Dupont-Aignan et François Bayrou n'envisagent pas pour autant son interdiction en raison de son importance culturelle. « Je ne suis pas du tout un aficionado de la tauromachie, je n’assiste jamais aux corridas car pour moi ces spectacles sont cruels », explique le député du cru, qui explique que « la corrida appartient à la tradition et fait partie intégrante du patrimoine culturel de plusieurs régions de France ».

« Je ne souhaite (…) pas engager d’évolution du droit qui ne serait pas le reflet des aspirations locales des habitants des territoires concernés », explique de son côté Nicolas Sarkozy, tandis que son adversaire François Hollande ne laisse rien paraître de son opinion. « Je comprends que l’inscription de la tauromachie au patrimoine culturel immatériel de la France puisse choquer. La cruauté et la maltraitance des animaux sont toujours choquants. Le spectacle de la corrida peut heurter des personnes. Mais je comprends aussi ceux qui considèrent que la tauromachie est partie intégrante de la culture méridionale », écrit-il.

> SUR LA VIANDE HALAL

En l'absence de réponse de Marine Le Pen, qui a porté le sujet dans l'arène politique, seul Nicolas Dupont-Aignan (DLR) affiche sa détermination à « rendre obligatoire l'étourdissement des animaux avant leur abattage, sans exception pour l'abattage rituel ».

Nicolas Sarkozy défend sa proposition d'étiquetage des produits, sans remettre en cause l'abattage rituel. « Il est légitime que les consommateurs connaissent les conditions dans lesquelles les animaux ont été abattus », affirme le candidat UMP, rejoint par François Bayrou, « favorable à la traçabilité ».

Si Eva Joly (EELV) regrette « profondément l'utilisation politicienne qui est faite de cette question », elle n'exprime pas de position arrêtée sur le sujet. « Des solutions existent et sont déjà pratiquées par certaines institutions religieuses, et c’est par le dialogue qu’elles se généraliseront, pour aboutir en pratique à la fin de l’abattage sans étourdissement », explique-t-elle, sans donner plus de précisions. François Hollande ne se risque pas plus sur ce terrain.

Enfin, Philippe Poutou, très laconique dans ses réponses, étoffe exceptionnellement son propos… pour reconnaître les divisions du NPA sur le sujet. « La question spécifique de l’abattage rituel est en discussion dans nos rangs », s'interroge-t-il. Comment soutenir celles et ceux qui, dans les communautés religieuses concernées, défendent une interprétation des règles permettant l’étourdissement avant abattage sans laisser cette question être politiquement instrumentalisée (…). »

Source : Le Parisien

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