Rat

Rat

Le mot "rat" désigne en français, dans le langage vernaculaire certains mammifères rongeurs, le plus souvent du genre Rattus ou au moins de la famille des muridés. Mais certains "rats" font partie d’autres familles comme le Rat palmiste, le Rat-Chinchilla, le Rat à poche mexicain, etc.

Racine étymologique : fin du XIIe siècle, peut-être de l’allemand ou du norvégien ratt, onomatopée, née du bruit du rat qui grignote (selon Petit Robert 1990).

Les rats sont diversement appréciés par l’homme qui les utilise à son profit, les apprivoise ou bien, au contraire, les extermine comme de la vermine. Les rats font ainsi partie intégrante de la symbolique, de la culture et de l’histoire humaine. De nombreuses œuvres y font référence, véhiculant une image parfois déformée de ces rongeurs, selon qu’ils sont perçus comme étant utiles ou nuisibles à l’être humain.

Systématique

Comment différencier les "rats" :

1 – Le rat commun :
Le plus souvent le mot "rat" désigne l’une des deux espèces suivantes :
* Rattus rattus, connu sous le nom de rat noir,
* Rattus norvegicus, connu sous les noms de rat brun, rat d’égout ou surmulot.

Le rat brun s’élève facilement et s’apprivoise bien. Maintenu en captivité depuis longtemps il est devenu un animal de laboratoire et parfois un animal de compagnie.

2 – Le genre "Rattus" :
Le nom de "rats" peut également désigner de manière générale en zoologie le genre Rattus. La plupart des espèces de ce genre portent en français le nom de "rat", suivi d’un qualificatif. Par exemple le rat polynésien, Rattus exulans, est la troisième espèce de rat la plus répandue au monde après le rat brun et le rat noir.

3 – Les rats des autres genres :
On appelle aussi "rats" d’autres mammifères rongeurs de la sous-famille des murinae ou de la famille des muridae qui n’appartiennent cependant pas au genre Rattus.

4 – Un grand nombre d’autres animaux appelés "rats" ne sont même pas de la famille des muridés.

Noms vernaculaires et noms scientifiques correspondants

Liste alphabétique des noms vernaculaires attestés en français.
Cette liste n’est pas exhaustive et exclut les animaux qui, n’étant pas des rongeurs, ne sont pas concernés par le concept général du "rat".

Note : certaines espèces ont plusieurs noms. En gras, les espèces les plus connues des francophones.

* Faux rat d’eau – Hydromys chrysogaster
* Hamster-rat nain – Tscherskia triton
* Rat architecte – Leporillus conditor
* Rat domestique – Rattus norvegicus domestiqué
* Rat des bambous Page d’aide sur l’homonymie
* Rat à bandes – Apodemus agrarius
* Rat-bayard – Eliomys quercinus
* Rat brun – Rattus norvegicus
* Rat des champs Page d’aide sur l’homonymie
* Rat des cotonniers – Lophiomys imhausi
* Rat-chinchilla – Abrocomidae sp.
* Rat à crête – Lophiomys imhausi
* Rat à crinière – voir Rat à crête
* Rat des déserts d’Inde – Meriones hurrianae
* Rat d’eau – Arvicola terrestris ou Arvicola sapidus
* Rat d’eau australien – Hydromys chrysogaster
* Rat d’eau de Gojan – Nilopegamys plumbeus
* Rat d’égout – voir Rat brun
* Rat épineux Page d’aide sur l’homonymie
* Rat fouisseur – Myomys spp
* Rat fouisseur à queue courte – Saccostomus campestris
* Rat de Gambie – Cricetomys gambianus
* Rat géant d’Emin – Cricetomys emini
* Rat géant de la Grande Canarie – Canariomys tamarani (éteint)
* Rat géant de Ténérife – Canariomys bravoi (éteint)
* Rat gris – voir Rat brun
* Rat à grosse queue – Zyzomys pedunculatus
* Rat à grosse tête – Clyomys sp. et notamment Clyomys laticeps
* Rat husky – voir Rat domestique
* Rat-kangourou Page d’aide sur l’homonymie
* Rat de laboratoire – voir Rat domestique
* Rat-lièvre à pieds blancs – Conilurus albipes (éteint)
* Rat à mamelles multiples – Mastomys erythroleucus
* Rat à manteau roux – Deomys ferrugineus
* Rat des moissons – Micromys minutus
* Rat du mont Oku – Lamottemys okuensis
* Rat-mulot – Apodemus sylvaticus
* Rat à museau roux – Oenomys hypoxanthus
* Rat musqué – Ondatra zibethicus
* Rat musqué commun – voir Rat musqué
* Rat musqué de Terre-Neuve – Ondatra zibethicus obscurus
* Rat musqué de Sainte-Lucie – Megalomys luciae (éteint)
* Rat du Nil – Arvicanthis niloticus
* Rat noir – Rattus rattus
* Rat de Norvège – voir Rat brun
* Rat du Pacifique – Rattus exulans
* Rat palmiste – Xerus erythropus
* Rat à pelage en brosse ou Rat à pelage en brosse de Woosnam – Lophuromys woosnami
* Rat à pelage doux – Praomys sp.
* Rat à pelage doux de Tullberg – Praomys tullbergi
* Rat des plaines – Pseudomys australis
* Rat à poche – Geomyidae spp.
* Rat à poche mexicain Page d’aide sur l’homonymie
* Rat polynésien – Rattus exulans
* Rat porteur – voir Rat à queue touffue
* Rat à queue courte – Nesokia indica
* Rat à queue préhensile – Pogonomys mollipilosus Peters & Doria, 1881
* Rat à queue touffue – Neotoma cinerea
* Rat rayé – Lemniscomys barbarus
* Rat du riz – les espèces du genre Oryzomys, notamment Oryzomys palustris
* Rat des rizières – Rattus argentiventer
* Rat des rochers Page d’aide sur l’homonymie
* Rat des roseaux Page d’aide sur l’homonymie
* Rat roussard – Arvicanthis niloticus
* Rat des sables diurne – Psammomys obesus
* Rat surmulot – voir Rat brun
* Rat-taupe Page d’aide sur l’homonymie (écrit aussi Rat taupe) – Bathyergidae sp. ou Spalacinae sp.
* Rat-taupe nu – Heterocephalus glaber
* Rat taupier – Arvicola amphibius
* Rat-viscache roux d’Argentine – Tympanoctomys barrerae
* etc.

Considérés comme nuisibles

Qu’il s’agisse de l’une ou l’autre des espèces, les rats sont pour les hommes des propagateurs de maladies, notamment parmi les plus graves :

* la peste est principalement véhiculée par le rat et transmise à l’homme par piqûres de puces d’animaux infectés. Plus facilement véhiculée par le rat noir, elle s’est répandue dans le monde en de terribles épidémies au cours de l’histoire.
* la leptospirose,
* la Fièvre par morsure de rat (streptobacillose) ou Fièvre de Haverhill…
* Sodoku
* etc.

Les rats s’attaquent aux réserves alimentaires qu’ils dévorent et souillent de leurs déjections. Ils mettent en péril les récoltes dans certains pays tropicaux et peuvent causer des déséquilibres écologiques.

Durant la Première Guerre mondiale les soldats eurent à lutter, en plus d’autres problèmes, contre la prolifération des rats dans les tranchées.

Les campagnes de dératisation, qu’organisent les autorités dans de nombreux pays, visent à réduire les populations de rats et diminuer le risque sanitaire.

Dans les habitations, le chat ou certains chiens sont utilisés depuis toujours pour empêcher la prolifération de ces rongeurs. Dans l’Égypte ancienne, on se sert déjà des chats pour combattre les rats. Les Vénitiens ramenèrent d’Égypte et de Syrie des galères pleines de chats ratiers afin d’éradiquer les rats dans la lagune et par la même de combattre la peste.

Vers 1727, avec l’invasion massive du rat gris (surmulot ou rat d’égout), les chiens ratiers, comme le Affenpinscher, prennent la place des chats en Europe. Alors qu’au Moyen Âge, les massacres de chats n’ont fait qu’accélérer la propagation des rats noirs dont les puces étaient porteuses de la peste bubonique, les fonctionnaires municipaux de Londres ont répété la même erreur environ 300 ans plus tard. De nos jours, on emploie surtout la mort aux rats, le gaz ou mieux, les pièges (plus écologiques et rapides), pour éliminer les indésirables.

Plusieurs espèces de rats sont reconnues comme invasives : Rattus exulans, Rattus norvegicus et surtout Rattus rattus, qui fait partie des 100 espèces les plus invasives d’après l’UICN. Ils peuvent devenir une menace pour l’équilibre écologique et les espèces locales, surtout lorsqu’ils colonisent une île.

Paradoxalement, la lutte constante que mène l’homme contre les rats oblige ceux-ci à faire évoluer leur intelligence ce qui rend leur élimination toujours plus difficile.

Considérés comme utiles

Les rats d’égout contribuent à éliminer les déchets dans les villes. S’ils n’étaient pas là, les canalisations d’eaux usées des grandes villes seraient en permanence bouchées. La population de rats parisiens dévore chaque jour 800 tonnes de déchets organiques,[réf. nécessaire] elle n’est donc pas nuisible sous cet angle mais apporte ainsi une aide écologique très importante.

Les rats d’élevage (Rattus norvegicus domestiques) sont très utilisés par les laboratoires. Leur intelligence y est fort appropriée pour faire des expériences sur le comportement et leur facilité d’élevage permet de les faire reproduire en grand nombre. C’est un organisme modèle.

Apprécié pour son agilité et son intelligence le rat domestique fait partie des Nouveaux animaux de compagnie (NAC). On trouve de plus en plus de matériel et d’aliments dédiés à cet animal apprivoisé.

Les rats géants de Gambie, Muridés du genre Cricetomys, cousins éloignés des rats communs, sont quant à eux utilisés comme démineurs pour détecter les mines antipersonnel au Mozambique.

Les parieurs organisaient des combats de rats contre chiens. Ce type de combat connut un grand succès par exemple en Angleterre au XIXe siècle quand les combats de chiens furent interdit en 1835. Ainsi un chien nommé Billy devint célèbre en tuant cent rats en cinq minutes et demie. En France, ce type de combat, finalement jugé trop cruel, est interdit depuis 1987.

 

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rat de Wikipédia en français (auteurs)

Lophiomys imhausi
Ragondin