La SPA déplore la progression de la maltraitance des animaux
Le 07/05/2013
La cellule anti-trafic de la SPA déplore que les animaux de compagnie soient de plus en plus maltraités et victimes de trafics en tous genres alimentant un commerce lucratif.
"On a découvert l'horreur, plus de 180 chiens et chats vivaient dans de minuscules cages, dans leurs excréments, sans eau ni nourriture", se rappelle Brigitte Piquetpellorce, directrice de la Cellule anti-trafic de la SPA (CAT). Cette cellule fête ses 20 ans de combat et déplore que les animaux de compagnie soient de plus en plus maltraités et victimes de trafics en tous genres alimentant un commerce lucratif.
"Depuis la création en janvier 1993 de la CAT, la situation des animaux de compagnie en France se détériore de plus en plus", déplore Brigitte Piquetpellorce. "Les importations illégales en provenance de nombreux pays d'Europe mais aussi les combats de chiens et les élevages inhumains en batterie font que la lutte continue", dit-elle. Elle se félicite toutefois de la forte baisse des vols de chiens et chats pour l'expérimentation animale.
500 bêtes sauvées
Chaque année, la CAT sauve plus de 500 bêtes et rappelle que le trafic d'animaux occupe le troisième rang mondial des négoces illégaux, après celui de la drogue et des armes. "Une économie souterraine qui ne cesse de se développer". Selon elle, un chihuahua acheté 250 euros en moyenne en Slovaquie est revendu entre 1.000 et 3.000 euros en animalerie. Elle estime par ailleurs à 700.000, le nombre de chiots qui sont vendus en France, chaque année, hors de tout circuit officiel (éleveurs, animaleries).
Au quotidien, les enquêteurs de la CAT, qui n'ont pas autorité pour agir seuls, travaillent en étroite collaboration avec les gendarmes, policiers, douaniers et procureurs pour traquer les trafiquants. Ils mènent de véritables enquêtes policières. Brigitte Piquetpellorce regrette cependant "une justice peu adaptée aux animaux" mais "se félicite de quelques affaires dont les sanctions peuvent avoir une valeur dissuasive".
Améliorer la traçabilité
Toutefois, des procès, comme celui d'un couple d'éleveurs du Maine et Loire en 2012 condamné à de lourdes peines, "est une victoire pour la SPA". "L'homme a écopé de deux ans de prison ferme et sa femme 12 mois de prison avec sursis. Tous les deux ont une interdiction d'exercer une activité en rapport avec les animaux et ils ont dû verser plus de 80.000 euros pour la prise en charge des bêtes malades".
Aujourd'hui, la SPA attend des pouvoirs publics "un meilleur encadrement du commerce des animaux grâce à une traçabilité à partir de leur naissance, un suivi des animaux invendus, l'interdiction des élevages intensifs et d'avantage de sanctions judiciaires dissuasives".
Source : AFP