En Chine, les animaux menacés finissent encore à la marmite

En Chine, les animaux menacés finissent encore à la marmite

Le 09/07/2014

Les restaurants méridionaux sont réputés pour leurs saveurs exotiques, leurs clients aimant se dire capables de “manger tout ce qui a quatre pattes, à part une table”.

Au mois d’avril, la Chine a corsé la peine encourue par les consommateurs ou vendeurs d’espèces menacées, la faisant passer à 10 ans de prison. Mais l’application de la loi est manifestement laxiste dans la province du Guangdong.

Une plateforme de trafic animal connue de tous

“Je peux vendre cette viande pour 500 yuans (60 euros) les 500 grammes », affirme à l’AFP un vendeur de pangolin au marché de vente en gros Xingfu – “heureux et riche”-, à Conghua. “Pour un animal vivant, il faut compter plus de 1.000 yuans”.

Ce marché avait fait la une des médias chinois il y a deux ans, quand un fonctionnaire local avait affirmé au journal d’État Beijing Technology Times que son rôle de plateforme de trafic animal était un “secret de polichinelle”.

Selon le vendeur, qui préfère conserver l’anonymat, vivre du commerce de ces animaux est de plus en plus difficile. “Les règles sont très strictes, maintenant”, dit-il.

A vendre, salamandres en danger critique d’extinction

Pourtant les commerçants sont bien présents, accompagnés de centaines de serpents se tordant dans des sacs de tissu blanc et de sangliers sauvages, au regard perdu entre les barreaux de leur cage métallique.

Tous les produits ne sont pas illégaux, mais un énorme panneau propose des salamandres géantes, classées “en danger critique d’extinction” sur la liste rouge des espèces menacées, inventaire établi par l’ONG Union internationale pour la conservation de la nature.

Le sort des espèces menacées, du requin au pangolin, est en discussion à Genève jusqu’au 11 juillet dans le cadre de la 65e session du comité permanent de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), qui regroupe 180 Etats membres.

Au sud de la Chine, une tradition culinaire appelée “saveur sauvage” veut que la consommation d’animaux rares comme le tigre, la tortue ou le serpent ait des effets bénéfiques pour la santé.

Pékin a adopté en 1989 ses premières lois interdisant le trafic de dizaines d’espèces, dont le pangolin, mais leur application s’est toujours heurtée à la demande, en hausse permanente.

DISCRÉTION. Les restaurants de Canton ne font généralement pas de publicité pour les espèces menacées qu’ils vendent, mais les proposent aux clients de confiance sur des menus tenus secrets, note Tian Yangyang, chercheur au sein du groupe de défense de l’environnement Nature University.

L’année dernière, il s’est infiltré dans des restaurants de Canton, où il a découvert que de l’aigle et du cygne étaient largement distribués.

Source : Sciences et Avenir

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