Des plantes contre les maladies des animaux
Le 02/04/2014
Biodevas inaugure samedi l’extension de ses installations. Ce laboratoire conçoit des produits préventifs au profit du monde animal et végétal.
Plutôt que de soigner une poule ou une vache avec des antibiotiques, Biodevas propose un traitement en amont. Une solution préventive à base de plantes. Ce labo a été créé en 2005 à Savigné-l’Évêque (Sarthe) par Jean-Louis Blua, pharmacien et son fils François, diplômé de l’Edhec.
Depuis, Biodevas ne cesse de chercher des formules d’actifs naturels. Dans son unité naturellement parfumée – on croirait entrer dans une coop bio – des pharmaciens, des techniciens préparent les fameux traitements.
Douze emplois à créer
Biodevas dispose de 120 plantes, « connues ou reconnues », que le fondateur de l’entreprise cherche en Europe. Ces produits se retrouveront ensuite en suppléments d’aliments pour animaux ou en version liquide, dans l’eau de boisson. Ils sont surtout destinés à la volaille, y compris celle des Fermiers de Loué.
« Nous travaillons sur le système immunitaire des animaux et sur les risques de maladies », explique François Blua. Les bovins et les porcs ont aussi droit à ces traitements via des coopératives françaises, allemandes et marocaines.
Le labo vend ces solutions naturelles à des éleveurs ou producteurs bio (15 % de sa clientèle). Le plus gros du marché, c’est l’agriculture conventionnelle qu’il faut convaincre du bien-fondé de la prévention : réduction des produits phytosanitaires, mortalité d’animaux moins importante, rendements plus élevés. Autre filière que Biodevas a gagnée : le végétal, notamment le maraîchage.
La prévention reste la règle n° 1 dans cette société certifiée pour la sécurité des aliments. Mais, en aval, Biodevas cherche des solutions. Exemple avec un safran élevé au Maroc, victime depuis peu d’une bactérie. La chimie n’y peut rien ; les plantes réussiront peut-être quelque chose.
Des bulbes sont arrivés au labo sarthois. « On va les mettre en salle de culture avec différentes solutions. Si la maladie ne se développe pas, cela voudra dire qu’on est sur la bonne piste. Nous ferons alors des essais sur le terrain. » François Blua, qui a le sens de la formule, commente : « On s’intéresse à la plante avant de s’intéresser à la maladie. »
Ouvert aussi à la viticulture, le labo s’est agrandi pour augmenter sa capacité de production. Cette extension, investissement d’environ 500 000 €, a bénéficié d’aides publiques (60 000 € du Département). En échange, la société (25 personnes) s’engage à créer douze emplois dans les trois ans, notamment auprès de bénéficiaires du RSA.
Le bâtiment sera inauguré samedi 5 avril, peut-être en présence de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture sous Ayrault. Mais le rendez-vous avait été pris avant le remaniement…
De toute façon, Biodevas ne manquera pas de rappeler qu’il lui faut « un cadre réglementaire. On doit pouvoir communiquer sans être taxé de vendeurs de médicaments. La première chose serait de supprimer ces antibiotiques que certains utilisent en préventif ! »
Source : Ouest-France