De vraies obsèques pour animaux
Le 04/01/2013
Une dizaine de pompes funèbres proposent pour chiens, chats, petits rats et autres animaux de compagnie décédés des services semblables à ceux accordés aux personnes.
Drôle de… pompes funèbres. Installé depuis un peu plus d’un an dans une rue de Boulogne-Billancourt, Dignami est spécialisé dans les obsèques pour animaux . A l’intérieur, des urnes en laiton ou porcelaine, à l’effigie de chiens et chats, sont présentées sur un meuble sobre. La pièce est décorée dans des tons clairs et doux.
Derrière le bureau, Laurence Raigneau, jeune femme souriante, ancienne cadre marketing, explique d’une voix douce son choix de carrière : « J’ai déjà eu plusieurs animaux et je n’ai jamais rien trouvé qui me convenait quand ils décédaient. Je vais donc chercher l’animal après avoir été contactée par la famille, puis je le nettoie et le brosse. Ensuite, les personnes peuvent venir se recueillir dans une salle prévue à cet effet, et je les conduis au crématorium ou au cimetière. Je reste chaque fois jusqu’à la fin. » Un peu trop, non? « Cette activité n’est ni superflue ni excentrique, rétorque l’intéressée. C’est un service rendu aux personnes qui en font le choix. »
Des pratiques empreintes de convictions religieuses
Pendant ce temps à Villejuif (Val-de-Marne), Olivier Fu et Cédric Malin, créateurs d’Animémoire, viennent livrer une plaque à Mme Raphel. Prince, son labrador, est décédé il y a une semaine. L’objet, sur lequel son nom et ses dates de naissance et de décès sont gravés, vient se fixer sur l’urne du chien. Sa maîtresse a vécu « avec moins de difficultés le départ de Prince » grâce aux services des deux hommes. Ils ont pris en charge l’animal après sa mort : « Quand je l’ai vu avant l’incinération, il était bien brossé, comme s’il dormait. C’est un travail fait avec respect », indique la propriétaire. Quelques minutes plus tard, les deux associés reprennent la route. « Nous allons accompagner une cliente qui doit incinérer son rat Abby », explique Cédric.
Après être allés chercher Mme Le Bris, ils se rendent au crématorium pour animaux de compagnie de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Sur place, M. Pierre, qui va procéder à la crémation, accueille les arrivants sobrement. La cliente « est déjà venue plusieurs fois ici », rapporte-t-il. En effet, la jeune femme possède dix-neuf rats, un perroquet et un lapin. Cette passion pour les animaux a un coût : « Je dépense 3000 € par an en frais de vétérinaire et, tous les mois, je leur consacre la majorité de mes revenus. »
La crémation est la prestation « la plus demandée car c’est la moins coûteuse », explique Cédric Malin. Les propriétaires qui ont recours à l’inhumation le font souvent « par conviction religieuse, indique Jacky Leroy, gérant de Pompes funèbres animalières Sud-Ouest (PFA). Souvent les familles israélites ou orthodoxes, pour qui l’incinération est proscrite, passent par ce procédé. » Parfois, les croyances vont plus loin : « Il y a une dizaine de jours, un diacre est venu assister à la cérémonie d’enterrement d’un chat. Pour l’homme d’Eglise, comme pour ses maîtres, cet animal était avant tout une créature de Dieu. »
Source : Le Parisien