Evreux. SOS animaux abandonnés
Le 14/04/2012
De plus en plus de propriétaires se débarrassent de leur chien, de moins en moins sont tentés par l'adoption. Heures difficiles à la SPA de l'Eure.
Surpopulation au refuge et problèmes financiers face à l'indifférence de la population… après de nombreuses années d'activité, la Société protectrice des animaux de l'Eure (SPAE) vit des moments difficiles. C'est ce qu'elle devrait évoquer cet après-midi à la Halle des expositions d'Evreux, à l'occasion de son assemblée générale annuelle.
Triste constat en effet : de plus en plus d'abandons et de moins en moins d'adoptions, regrette Edith Maupoix, présidente de la SPAE, d'autant que « les animaux retrouvés sont de plus en plus jeunes ». Autorisée à accueillir un maximum de 130 chiens, la société protectrice se voit dans l'obligation aujourd'hui d'héberger plus de 200 chiens et chats, face à la pléthore d'abandons.
Les animaux paieraient-ils les conséquences des difficultés du moment ? La crise économique n'est pas la seule responsable, tranche Edith Maupoix. « Les gens s'en servent pour cacher leur esprit sans-gêne. Elle est plus souvent utilisée comme un prétexte par des propriétaires peu soucieux de la cause animale qui se débarrassent de leur compagnon, quand bien même ils le possédaient depuis de nombreuses années. » Le phénomène s'est amplifié ces derniers mois.
« La 5e roue du carrosse »
« En fonction des saisons, il y a des tendances. Les hivers sont durs et nous recensons alors encore plus d'abandons », constate la présidente. Nouveau pic avec l'arrivée de l'été et des vacances. « Certains maîtres préfèrent laisser leur animal plutôt que d'avoir à organiser son voyage ou sa garde. Il devient la 5e roue du carrosse », déplore Edith Maupoix.
Parallèlement à ce surcroît d'abandons, les adoptions se font, elles aussi, de plus en plus rares. « Mais, heureusement pour l'association et pour certains animaux, il existe encore quelques personnes qui adoptent », tempère la présidente. Il leur en coûtera 155 € pour un chien mâle et 230 € pour une femelle, soins vétérinaires et tatouages compris. « Les prix de la SPAE restent bien inférieurs à ceux que pratique un particulier, qui peuvent atteindre plus de 300 €. »
Mais depuis quelques années, et avec l'utilisation de plus en plus massive d'Internet, les sociétés de protection des animaux constatent de nouveaux modes de transactions. « Certains propriétaires n'hésitent pas à privilégier les sites de petites annonces pour vendre leur animal plus rapidement, même à moindre coût », regrette Edith Maupoix. Une porte ouverte aux risques de trafic.
Société protectrice des animaux de l'Eure,
17, chemin de Huest, 27000 Evreux.
Assemblée générale, aujourd'hui samedi à partir de 14 h à la Halle des expositions d'Evreux, avenue Foch
Source : Paris Normandie
