Les singes aussi font leur crise de la quarantaine !
Le 23/11/2012
Des chercheurs se sont penchés sur le bien-être des chimpanzés et des orangs-outangs pour comprendre les causes du "démon de midi".
Chez l'homme, on appelle ça le démon de midi ou encore la crise de la quarantaine… Une période de questionnements existentiels, qui survient entre 35 et 50 ans et conduit parfois à de brusques remises en question ainsi qu'à quelques débordements, prenant la forme d'une jolie voiture rouge ou d'une nouvelle compagne… Un état que les scientifiques peinent encore à expliquer.
Mais, alors, qu'en est-il des grands primates, ces animaux si proches de nous ? D'après une récente étude publiée dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), il semble que ceux-ci connaissent le même phénomène. Leur bien-être psychologique suivrait également une courbe en U, de sorte que ceux-ci se sentiraient heureux durant leurs jeunes années, sereins pendant leur vieillesse, mais connaîtraient une période plus trouble au milieu de leur existence.
Bonne ou mauvaise humeur ?
Pour en arriver à cette conclusion, une équipe de chercheurs dirigée par le psychologue Alexander Weiss de l'université Édimbourg a sélectionné 508 chimpanzés et orangs-outangs d'âges différents, vivant en captivité dans des parcs animaliers du monde entier. Ils ont ensuite demandé à leurs soigneurs, chargés de ces animaux depuis au moins deux ans, de remplir un questionnaire sur le comportement de ces derniers. Les questions élaborées pour des humains avaient été préalablement adaptées pour pouvoir s'appliquer à des singes. Les volontaires devaient notamment évaluer si l'animal était de bonne humeur, si celui-ci prenait plaisir à interagir avec ses congénères et s'il se montrait prêt à des efforts pour atteindre ses objectifs…, même s'il ne s'agit pas, dans son cas, de s'acheter une Ferrari. Enfin, les soigneurs devaient également estimer s'ils seraient heureux d'être l'animal en question.
Résultats : ces grands singes affichent, comme nous, un pic d'insatisfaction entre 28 et 35 ans, période qui correspond au milieu de leur vie. Ce qui suggère, en dépit d'un biais anthropomorphique que ne nient pas les chercheurs, que des facteurs biologiques et physiologiques pourraient être impliqués dans la crise de la quarantaine et que celle-ci ne serait donc pas uniquement liée à des facteurs culturels ou sociaux… Une hypothèse que d'autres études devront cependant encore venir étayer.
Source : Le Point
